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Sanctions contre Freeland: pas de donnant-donnant

Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Sean Kilpatrick
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Pas question de retirer les sanctions canadiennes contre la Russie en échange de la levée de l’interdiction de voyage dont fait l’objet la ministre des Affaires étrangères, a tranché son bureau.

«Aucune levée de sanctions contre la Russie n’est prévue», a signalé mercredi dans un courriel une porte-parole de la nouvelle diplomate en chef du Canada.

La ministre figure parmi les 13 Canadiens qui ont été inscrits en mars 2014 sur la liste noire du Kremlin en guise de représailles aux sanctions que le Canada a imposées après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Elle avait réagi en écrivant sur Twitter que c’était un «honneur» de se retrouver sur «la liste de sanctions de (Vladimir) Poutine» en compagnie de certains collègues parlementaires, dont l’ancien président des Communes, Andrew Scheer, et l’ex-député libéral Irwin Cotler.

Dans un article publié un peu plus tôt, mercredi, l’agence de presse gouvernementale russe Sputnik rapportait que le régime Poutine pourrait retirer Mme Freeland de cette liste en échange d’un retrait de ces sanctions.

«L’enjeu de son retrait des sanctions en est un de réciprocité, une ‘réponse miroir’», selon ce qu’aurait confié une source du ministère russe des Affaires étrangères à l’agence d’État RIA Novosti, affiliée à Sputnik.

La même source aurait affirmé que la présence de la nouvelle ministre canadienne des Affaires étrangères sur la fameuse liste n’empêcherait toutefois pas les représentants russes «d’entrer en contact avec elle dans des forums internationaux».

Le bureau de la numéro deux du gouvernement Trudeau a offert une fin de non-recevoir à cette proposition, mercredi, tranchant qu’il «n’y a pas de « quid pro quo » quant aux agressions et actions illégales de la Russie».

Petite-fille d’immigrants ukrainiens, Chrystia Freeland a été promue aux Affaires étrangères dans le cadre du remaniement ministériel survenu mardi à Ottawa.

Questionnée sur le défi que pourrait représenter son statut de persona non grata après la cérémonie d’assermentation, elle a insisté sur l’importance de dialoguer avec toutes les nations du monde, incluant la Russie.

L’ancienne journaliste économique, qui a été chef de bureau à Moscou pour le Financial Times pendant quatre ans, a par le fait même insisté sur sa profonde connaissance du pays et sur son amour de la langue et de la culture russes.

«J’ai l’impression qu’avec mon expérience en Russie, je suis bien placée pour participer au travail de notre gouvernement là-bas», a fait valoir la politicienne âgée de 48 ans dans le foyer de la Chambre des communes.

Mais cette interdiction de séjour en Russie ne pourrait-elle pas lui mettre des bâtons dans les roues à titre de ministre des Affaires étrangères? «C’est une question pour Moscou», a tranché Chrystia Freeland.

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