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Bois d’oeuvre:groupe de travail fédéral-provincial

Ottawa a annoncé mercredi la création du Groupe de travail fédéral-provincial sur le bois d’œuvre résineux, alors que plane la menace d’imposition de tarifs douaniers et de quotas sur les exportations canadiennes par l’administration Trump.

L’accord canado-américain sur le bois d’oeuvre est échu. Et une période de grâce de 12 mois a également pris fin en octobre.

Le groupe de travail doit permettre d’échanger des renseignements et des analyses «en vue de comprendre les possibles répercussions et d’évaluer les façons de répondre aux besoins des travailleurs et des collectivités touchés», a indiqué le gouvernement fédéral par communiqué.

Le ministre fédéral des Ressources naturelles, Jim Carr, présidera le groupe de travail intérieur, tandis que la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, dirigera le dialogue avec les États-Unis au sujet du bois d’œuvre, a-t-on mentionné.

Le nouveau Groupe de travail fédéral-provincial sur le bois d’œuvre résineux évaluera les programmes fédéraux et provinciaux actuellement offerts et assurera la coordination des démarches gouvernementales visant à promouvoir l’innovation, la diversification du marché et la transformation du secteur forestier.

Disant que le gouvernement fédéral discute déjà depuis longtemps avec les provinces sur le bois d’oeuvre, M. Carr a affirmé qu’il était devenu pertinent d’«avoir une structure formelle alors que l’on s’approche de la prise de décisions».

La députée néo-démocrate Karine Trudel a dit accueillir «à bras ouverts» la formation de ce comité, tout en disant que cela faisait partie des demandes du parti depuis un an.

«Il se fait tard, et le gouvernement aurait dû déjà prendre des actions concrètes pour montrer un leadership fort», a fait valoir Mme Trudel.

La députée néo-démocrate a affirmé qu’il ne fallait «pas que ce soit un prétexte qui empêcherait d’obtenir des garanties de prêt».

L’Ontario a joint sa voix plus tôt ce mois-ci à celle du Québec pour exhorter le gouvernement fédéral à créer un programme de garanties de prêt pour les producteurs de bois d’oeuvre dont l’accès au marché américain pourrait se voir limité.

«Un autre comité!», s’est exclamé le chef par intérim du Bloc québécois, Rhéal Fortin, en mêlée de presse.

«On est un an et demi après l’expiration de l’entente, et on dit, on va peut-être former un comité de travail là-dessus. Je ne sais pas ce que ça prend. Ça fait bien longtemps qu’un comité aurait dû être formé», a-t-il affirmé.

Un programme de garanties de prêt réclamé

Le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) se réjouit de la création du groupe de travail. Selon son président-directeur général, André Tremblay, «le mandat et la composition» du groupe de travail démontrent l’importance que le gouvernement fédéral accorde «à notre secteur d’activité et au soutien dont il doit bénéficier dans le contexte du litige actuel».

«L’industrie forestière croit toujours que l’intervention du gouvernement fédéral est essentielle et qu’elle doit prendre la forme d’un programme de garanties de prêt. Il s’agit d’un moyen que nous estimons conforme à nos obligations internationales et efficace pour permettre à nos entreprises de maintenir leurs activités jusqu’à la victoire attendue devant les tribunaux internationaux», a ajouté M. Tremblay.

Les gouvernements du Québec et de l’Ontario se sont dits satisfaits de la création du groupe de travail.

Le Québec et l’Ontario «croient fermement» qu’une intervention «essentielle» du gouvernement fédéral doit prendre la forme d’un programme canadien de prêts ou de garanties de prêt, indique toutefois le communiqué publié par le cabinet du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec Luc Blanchette.

M. Blanchette et la ministre des Richesses naturelles et de la Foresterie de l’Ontario, Kathryn McGarry, de concert avec leurs homologues des autres provinces, ont assuré le gouvernement fédéral de leur appui dans les négociations sur le bois d’œuvre avec les États-Unis et de leur collaboration dans la résolution de ce conflit, a-t-on mentionné.

Selon le communiqué du gouvernement du Québec, le mandat du groupe de travail consiste notamment à évaluer les répercussions potentielles des taxes sur l’industrie qui pourraient être imposées et à élaborer de nouvelles mesures d’intervention «en vue d’atténuer les pertes d’emploi et de limiter les répercussions négatives sur les collectivités locales et les travailleurs qui dépendent de l’industrie forestière».

«L’imposition de taxes par le gouvernement américain et la durée d’un potentiel litige influenceraient grandement la santé financière de nos entreprises. (…) Tous les partenaires de nos deux gouvernements demandent au gouvernement fédéral (…) de donner aux entreprises les outils financiers nécessaires pour qu’elles puissent assumer ces taxes pendant la durée du conflit», a affirmé M. Blanchette par communiqué.

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