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Les Autochtones veulent être consultés sur la gestion des parcs nationaux

Darren Calabrese / La Presse Canadienne Photo: Darren Calabrese
Bob Weber, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

Les Autochtones veulent avoir davantage leur mot à dire dans les activités des parcs nationaux et la création de nouvelles zones protégées. Ce sera l’une des priorités mises de l’avant lors d’une conférence importante qui se tiendra en Alberta cette semaine.

Les dirigeants autochtones et les représentants des gouvernements provinciaux et fédéral se réuniront à Banff, à compter de mercredi, pour examiner des propositions visant à donner un poids légal aux zones protégées désignées par les communautés autochtones, a indiqué Steve Nitah, l’un des délégués de la Canadian Parks Conference, qui s’étalera sur quatre jours.

M. Nitah estime le Canada pourrait faire preuve d’un «réel leadership» dans le processus de réconciliation en rétablissant une relation avec les gouvernements autochtones et les communautés qui ont été touchées par la création de parcs provinciaux et nationaux.

La conférence est organisée par l’association des parcs et loisirs de l’Alberta (Alberta Recreation and Parks Association). La ministre fédérale de l’Environnement, Catherine McKenna, devrait y prononcer un discours, tout comme les représentants provinciaux et fédéraux dans le secteur des parcs.

Les groupes autochtones sont devenus de plus en plus intéressés à prendre leur place dans le système de parcs au Canada. Un récent rapport du conseiller sur l’Arctique de la ministre des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, lui recommandait d’instaurer une reconnaissance légale des zones protégées autochtones — des aires de conservation délimitées et gérées par les Inuits.

Les Autochtones ont joué un rôle important dans de nouveaux projets de Parcs Canada, dont la création d’un nouveau parc national dans la partie est du Grand lac des Esclaves, selon M. Nitah, qui a contribué à négocier cette dernière entente.

M. Nitah a indiqué que les parcs nationaux existants — dont la plupart ont provoqué l’expulsion des Autochtones qui y vivaient lorsqu’ils ont été créés —devraient être plus ouverts à l’implication des conseils de bande.

«Nous avons été expulsés de ces parcs. Il ne nous a pas été permis d’utiliser ces terres pour exercer nos droits ancestraux», a-t-il déploré.

Les Autochtones qui ont des liens historiques avec des endroits — tel que le parc national Jasper, en Alberta — pourraient ainsi avoir accès à ces lieux et travailler avec les employés de Parcs Canada pour le gérer.

«(Ils pourraient) raconter l’histoire de l’administration de ce territoire. Les visiteurs seraient ravis d’entendre les histoires sur les différents aspects de Jasper, des histoires qui sont là depuis la nuit des temps», a-t-il expliqué.

Les Premières Nations et les Inuits réclament aussi une plus grande reconnaissance juridique des régions protégées qu’ils créent selon leurs revendications territoriales ou des ententes d’autonomie gouvernementale, a souligné Valérie Courtois, qui a dirigé le programme de conservation de la Nation innue au Labrador.

Le Canada s’est engagé à conserver au moins 17 pour cent de sa superficie d’ici 2020. Le fait d’accorder un statut juridique aux aires protégées par les Autochtones contribuerait à cet objectif, selon Mme Courtois.

«Ces aires protégées autochtones atteignent vraiment leur plein potentiel lorsqu’il y a des gens dedans, qui en prennent soin», a-t-elle remarqué, ajoutant que les Aborigènes d’Australie contrôlaient déjà plus de 1,7 million de kilomètres carrés des régions protégées.

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