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Martine Ouellet devient chef du Bloc

Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Sans rival sur sa route, Martine Ouellet est devenue officiellement chef du Bloc québécois mardi, en se montrant déterminée à faire progresser le projet souverainiste dans la capitale fédérale.

Car elle se dit convaincue que c’est à Ottawa et non à Québec que les souverainistes doivent aller en priorité pour préparer le terrain de l’accession du Québec au statut de pays.

«La meilleure place pour préparer l’indépendance est à Ottawa, parce que tous les pouvoirs qui nous manquent pour être un nouveau pays à l’ONU sont tous à Ottawa. Les autres, on les a», a commenté la députée indépendante et auparavant péquiste de Vachon à l’Assemblée nationale, en conférence de presse, à Québec.

Elle a énuméré notamment la négociation des traités internationaux et les lois sur l’immigration, à titre d’exemples de pouvoirs à conquérir.

Le Bloc n’est pas un dinosaure, mais un phénix, toujours prêt à renaître de ses cendres, a-t-elle ajouté, qualifiant sa formation de «parti fort, qui est sous-estimé».

Malgré ses nouvelles fonctions qui la mèneront régulièrement à Ottawa désormais, elle a réaffirmé son intention de demeurer députée à l’Assemblée nationale jusqu’à la fin de son mandat, en octobre 2018, avant de porter les couleurs du Bloc lors des prochaines élections fédérales de 2019.

N’étant pas députée à la Chambre des communes, elle devra souvent diriger à distance son équipe de 10 députés.

Mme Ouellet est élue chef par acclamation, le seul autre candidat potentiel, Félix Pinel, s’étant désisté lundi, faute d’avoir obtenu les appuis nécessaires pour remplir les conditions de candidature. Dans son message Facebook indiquant qu’il se retirait de la course, il a critiqué les règles du jeu, qui, selon lui, favorisaient le couronnement de Mme Ouellet.

Chaque bulletin de mise en candidature devait être assorti de la signature de 1000 membres en règle provenant d’au moins 25 circonscriptions.

M. Pinel dénonçait notamment le fait que, selon lui, Mme Ouellet a eu accès à la liste des nouveaux membres du parti, contrairement à lui, donnant un avantage indu à la favorite. «Cela enfreint l’esprit de la règle», selon lui.

Ce dernier s’est tout de même rallié à sa nouvelle chef, qui a dit espérer que M. Pinel sera candidat bloquiste à ses côtés aux prochaines élections.

Les règles de la course au leadership ont été faites en toute démocratie, selon Mme Ouellet, qui n’a jamais caché sa préférence pour un processus qui se tiendrait rapidement, dès 2017, et non en 2018, comme le réclamaient certains.

«Le vent poussait fort de son côté», a commenté en entrevue téléphonique le président du parti, Mario Beaulieu, en se montrant confiant que Mme Ouellet pourra mener de front sans problème son rôle de chef à Ottawa et de députée à Québec.

La nouvelle chef de parti fédéral, candidate défaite à deux reprises au titre de chef du Parti québécois, devra donc désormais partager son temps entre Québec et Ottawa, un scénario qui ne pose pas de difficulté, a-t-elle indiqué, ni sur le plan de la gestion de son horaire, ni sur le plan éthique.

Le lundi, elle prévoit se rendre à Ottawa, puis se diriger vers Québec les mardis, mercredis et jeudis, lorsque l’Assemblée nationale siégera, et passera les autres jours dans sa circonscription, à Saint-Hubert.

Elle n’a pas encore choisi dans quelle circonscription elle compte se présenter aux prochaines élections fédérales.

Samedi, le parti organise un grand rassemblement à Montréal pour souligner l’élection de la nouvelle chef.

Elle a dit souhaiter organiser des caucus conjoints entre députés bloquistes et péquistes.

Le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a réaffirmé de son côté que si la double charge de Mme Ouellet, à Québec et à Ottawa, était légale, elle n’en demeurait pas moins à ses yeux illégitime.

«Elle est la seule à voir financer par le parlement de Québec une charge fédérale», a-t-il dénoncé en point de presse, «une première depuis 140 ans».

Il a invité la chef du Bloc à se porter candidate à l’occasion de l’élection complémentaire présentement tenue dans la circonscription fédérale de Saint-Laurent, laissée vacante par Stéphane Dion.

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