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Cannabis: les spécialistes se disent préoccupés

Marijuana plant Photo: Getty Images/iStockphoto

MONTRÉAL — Les médecins spécialistes se montrent très préoccupés face à la légalisation prochaine du cannabis et ils exhortent les gouvernements fédéral et québécois à resserrer les réglementations pour éviter que cette politique ait des conséquences négatives sur la santé publique.

Le mémoire que présentera jeudi la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) aux consultations publiques sur l’encadrement du cannabis rend compte des vives inquiétudes qu’éprouvent les médecins sur la légalisation de la marijuana, prévue pour 2018 — une échéance qui arrive beaucoup trop vite, selon le regroupement.

Un sondage mené auprès de ses membres en juin dernier révèle que plus de 84 pour cent d’entre eux croient que la légalisation pourrait devenir un problème de santé publique. Un peu plus de 75 pour cent estiment que cela pourrait augmenter les coûts des soins au Québec.

Les médecins redoutent entre autres que la légalisation augmente les cas de cancer du poumon, d’asthme et de grossesses à risques.

La FMSQ s’inquiète également des effets de la politique sur les jeunes, qui selon une étude de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) étaient nombreux à avoir consommé cette drogue même lorsqu’elle était illégale.

Le syndicat de médecins recommande donc à Québec et Ottawa de resserrer sévèrement les réglementations touchant le cannabis.

Il suggère notamment d’imposer au cannabis le même encadrement législatif et réglementaire que pour le tabac, de fixer l’âge minimal pour se procurer le produit à 21 ans, ainsi que de réglementer et contrôler le taux de THC (tétrahydrocannabinol — l’ingrédient actif) du cannabis.

Il demande aussi au gouvernement de revoir la définition de «jeune» dans le projet de loi, qui permettrait actuellement à des individus de moins de 18 ans de posséder cinq grammes de marijuana. Selon la FMSQ, il serait «inacceptable» que les jeunes de moins de 18 ans se voient accorder cette permission.

La FMSQ exhorte aussi le gouvernement à investir les revenus engendrés par une éventuelle taxe de vente dans la prévention et dans l’embauche d’un plus grand nombre de travailleurs sociaux.

Selon l’organisation, le gouvernement devrait aussi faire de nouvelles études notamment sur l’utilisation du cannabis par les jeunes et mesurer l’effet à long terme de la légalisation.

«La FMSQ ne saurait trop insister sur la nécessité de se doter d’une véritable politique intégrée de prévention qui permettrait d’agir positivement sur tous les déterminants de la santé», conclut-elle.

«La prévalence des maladies chroniques qui sont évitables engendre des coûts importants pour la société. À lui seul, le tabagisme, auquel sont attribuées non seulement des milliers de morts chaque année, mais aussi une proportion importante de ces maladies chroniques, génère des dépenses que le produit des taxes ne compense pas.»

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