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Les ventes de livres en baisse au Québec

Photo: Métro

La chute des ventes de livres se poursuit au Québec. D’après une compilation faite par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), publiée jeudi, les ventes de livres ont diminué de 4,1% en 2012, après avoir connu des baisses de 2,5% et de 4,9% en 2010 et 2011.

L’étude de l’ISQ touchait tous les livres, qu’ils soient en format papier ou numérique, vendus par des éditeurs, des distributeurs et des libraires basés aux Québec.

Le recul des ventes de livres est en grande partie attribuable aux manuels scolaires, a expliqué le conseiller en recherche, culture et communication de l’ISQ, Benoît Allaire. «De 2004 à 2007, il y a eu une croissance assez exceptionnelle des ventes de livres à cause de la réforme scolaire qui a entraîné la production et la vente de beaucoup de manuels scolaires, a-t-il relaté. [Ceux-ci] sont maintenant renouvelés, ce qui fait que les ventes chutent.

Nonobstant les manuels scolaires, les ventes de livres auraient malgré tout diminué, selon M. Allaire. Cela n’a rien à voir avec la conjoncture économique, selon lui.  «L’année de la dernière crise économique est 2009 et on a vu une hausse des ventes de livres en 2009 par rapport à 2008», a rapporté le conseiller de l’ISQ.

Les variations normales du marché sont à l’origine des fluctuations des ventes, croit Benoît Allaire. Des livres comme ceux de J. K. Rowling sur les aventures de Harry Potter ont pour effet de faire bondir les ventes. Leur absence a l’effet contraire, selon lui.

Le président de l’Association nationale des éditeurs de livres, Jean-François Bouchard, a évoqué de son côté la possibilité que le nombre de lecteurs québécois diminue. «Le nombre de lecteurs et de grands lecteurs est relativement petit au Québec parce que les habitudes de lecture sont installées depuis moins longtemps, a-t-il dit. En plus, dans l’ensemble des pays de l’Occident, il y a présentement une érosion du groupe des grands lecteurs.»

Une autre hypothèse concerne les achats auprès de distributeurs étrangers, tels que Apple ou même Kobo, qui pourraient être de plus en plus nombreux.

Devant les résultats des ventes de livres, est-ce que l’industrie du livre se porte bien ? Difficile de répondre par l’affirmatif, d’après Benoît Allaire. Les librairies indépendantes connaissent des difficultés. Leur part des ventes a diminué de 11,2% en 2012. À l’opposé, les librairies à succursales consolident leur position, leur part des ventes ayant bondi de 3,5% en 2012. Au total, les ventes des librairies ont reculé de 1,6% de 2011 à 2012.

Les résultats des librairies sont une source d’inquiétude pour Jean-François Bouchard. «L’industrie du livre au Québec est fragile et si un maillon s’affaiblit, c’est un danger potentiel pour l’ensemble de l’industrie», a-t-il affirmé.

M. Bouchard considère malgré tout que l’industrie du livre est «relativement en santé» puisqu’il n’y a jamais eu autant de maisons d’édition et de livres publiés au Québec.

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