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You Never Had it – An Evening with Bukowski: Film d’auteur

https://www.youtube.com/watch?v=yDZespD9Xx4

 

métro à veniseNotre journaliste Natalia Wysocka se trouve présentement à la Mostra de Venise, célèbre festival international de cinéma en Italie.

C’était l’un des films qu’on avait le plus hâte de voir à la Mostra: le documentaire You Never Had it – An Evening with Bukowski, présenté en section parallèle. Mais lorsque le fringuant réalisateur, Matteo Borgardt, s’est pointé sur la scène de la Sala Perla pour annoncer qu’avant de commencer à travailler sur ce projet, il ne «connaissait pas vraiment l’œuvre de l’immense écrivain américain», notre estomac s’est noué un peu. (Pardon? Ah, non, ce n’était pas pour cause de trop de Prosecco, mais bien pour cause de sévère inquiétude.) Car qui s’attaque à un monument de la littérature comme Bukowski sans «vraiment le connaître»?

Quelques minutes après le début de la projection, on a commencé à respirer mieux. C’est que, pour ce premier moyen métrage, le cinéaste a dépoussiéré et remonté les vieux VHS d’une longue entrevue réalisée en janvier 1981 par sa mère, la journaliste italienne Silvia Bizio.

Alors au début de sa carrière, cette dernière s’entretient avec l’écrivain qui boit du vin, assis aux côtés de sa muse, Linda Lee, sur un confortable divan. Visiblement impressionnée par son sujet, et souhaitant l’impressionner à son tour, la reporter demande à l’auteur de Women de lui parler, hihi, d’intimité. «Dix secondes et c’est fini pour moi. Et au diable les préliminaires. Eh, à bien y penser, réduis ça à six secondes.

– Oui, mais… vous avez tant écrit là-dessus!

– Écoute. J’ai baisé. Beaucoup et bien. Et j’ai écrit sur ce sujet. Beaucoup et bien. Mais c’est fini maintenant. J’ai découvert que ce n’est pas ça qui est important.»

Parmi les autres perles de ce film qui remue, on trouve cette anecdote : «Chaque fois que j’arrive à l’aéroport, les chauffeurs s’étonnent:

– Vous êtes Bukowski?

– Oui.

– V.. V… Vous?

Ils s’attendent toujours à accueillir un type complètement bourré qui entrerait dans la voiture en tapant du poing et en hurlant: “Conduisez-moi au bordel le plus proche!”»

Sans oublier cette pensée: «Je déteste les écrivains. Parler à un autre écrivain, c’est comme boire de l’eau en prenant son bain. Complètement inutile.»

 

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