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«Three Identical Strangers»: Quand la réalité dépasse la fiction

Photo: Newsday LLC

C’est un documentaire incroyable que propose Tim Wardle avec Three Identical Strangers, qui a été récompensé au festival de Sundance plus tôt cette année.

Que feriez-vous si vous découvriez par le plus pur hasard que vous n’avez pas un, mais deux vrais jumeaux, issus de familles différentes? C’est ce qui arrive à Bobby, qui fait la rencontre d’Eddy, puis de David.
«Lorsqu’on m’a parlé de cette histoire vraie, je n’y ai pas cru, avoue au bout du fil le cinéaste britannique Tim Wardle. J’ai longtemps développé des sujets de documentaires pour la BBC, j’entendais chaque semaine des centaines d’idées et celle-ci est de loin la plus extraordinaire.»

À 19 ans seulement, dans le New York de 1980, les triplés deviennent la sensation de l’heure. Des vedettes instantanées avant l’ère de l’internet, qui se devinent sans se connaître, dans l’euphorie la plus totale. Jusqu’au jour où ils apprennent la raison de leur séparation… En dire davantage serait un sacrilège.

«C’est difficile de parler de ce film sans trop en dévoiler, concède son créateur, qui a dû consacrer quatre années de dur labeur à l’obtention de la confiance des frangins, blessés par des expériences antérieures. Moins les gens en savent, plus ils apprécient le résultat. Même nous, en commençant, on ne savait que 50% de l’histoire et de nombreux détails se sont révélés en cours de route.»

Il est toutefois question de familles adoptives et de liens du sang, de la relation entre l’inné et l’acquis, du destin et du libre arbitre, bref de secrets enfouis capables de hanter un pays et des individus.

«En Amérique, les gens qui ont une histoire géniale ne s’empêchent pas de la raconter. En Angleterre, ils ont toujours des réticences, ils pensent que ça ne va pas intéresser les autres.» Tim Wardle, réalisateur britannique, qui a tourné Three Identical Strangers aux États-Unis.

«Le questionnement était d’autant plus fort que mon premier enfant est né pendant la conception du film, se rappelle, encore ému, le réalisateur. Mon garçon avait déjà sa propre personnalité, alors que je pensais naïvement qu’il était comme une page blanche, prêt à être modelé.»

Afin de faire vivre une réelle expérience cinématographique au public, Tim Wardle passe allègrement de la légèreté au suspense stupéfiant puis au drame troublant, manipulant le spectateur comme les sujets l’ont été par le passé.

«Je voulais que le film évolue, que les tons changent, évoque le metteur en scène, qui s’est dit inspiré par le classique The Thin Blue Line d’Errol Morris et le travail de son compatriote Bart Layton (American Animals). Plusieurs documentaires établissent un ton au début et ils le suivent jusqu’à la fin. Je préférais recréer les émotions que j’avais eues la première fois que j’ai entendu parler de cette histoire: la joie, l’émerveillement, la colère, la frustration, la tristesse. Tout en prenant soin de toujours demeurer dans la perspective de mes personnages, d’apprendre les choses en même temps qu’eux.»

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