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Paris-Manhattan, par amour pour Woody

Photo: collaboration spéciale

Avec son premier film, Paris-Manhattan, Sophie Lellouche a réalisé son rêve de jeune fille : rencontrer Woody Allen.

Au début de Paris-Manhattan, le personnage principal, Alice (Alice Taglioni), raconte comment elle est tombée amoureuse de l’univers de Woody Allen après avoir vu, adolescente, son film Hannah and Her Sisters. Ce point de départ est assez autobiographique, admet Sophie Lellouche. «Un de mes rêves, c’était d’être amie avec Woody Allen, révèle-t-elle. Et je me disais que si je pouvais lui parler, lui raconter ma vie, lui demander des conseils, il m’aiderait et il serait un bon guide pour moi.» C’est ce que fait Alice – une pharmacienne célibataire qui a plus ou moins renoncé à l’amour après que l’homme de ses rêves lui eut préféré sa sœur – grâce à un poster sur son mur, qui répond à ses interrogations par l’intermédiaire de répliques tirées de ses films.

Pour Sophie Lellouche, l’aval de Woody Allen et sa participation au film étaient des conditions sine qua non à la production de celui-ci. «Je ne suis pas vraiment réalisatrice, en ce sens que je sors de nulle part, je n’ai jamais fait de film avant, d’école de cinéma; Paris-Manhattan vient vraiment d’un désir très profond, d’un rêve. Et j’ai eu l’immense chance que Woody Allen accepte de participer à ce rêve.»

Outre l’apparition dans le film du cinéaste new-yorkais – qui aide Alice et le personnage joué par Patrick Bruel à faire éclore l’histoire d’amour qu’ils n’arrivent pas à s’autoriser à vivre ensemble –, son influence se fait sentir à plusieurs égards, que ce soit dans la trame sonore, qui mêle vieux jazz et opéra, ou dans le regard quasi amoureux que pose la caméra de Lellouche sur la Ville lumière. «Je suis parisienne et j’adore cette ville; je n’ai pas un regard de touriste, et je voulais montrer ce que j’aime, explique-t-elle. Les quartiers, la pharmacie, des endroits de Paris où je passe souvent, que j’avais envie de filmer. Non pas la tour Eiffel, mais des endroits qu’on connaît moins quand on est touriste, comme Woody Allen le fait quand il filme Manhattan.»

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L’influence d’Allen, Sophie Lellouche en est bien consciente, mais elle rappelle que son univers n’est pas complètement en phase avec celui du réalisateur d’Annie Hall : «C’est pour ça que ça ne pouvait être qu’un premier film, ajoute-t-elle. Il fallait voir comment j’allais pouvoir me dégager de toutes mes influences et arriver à être moi-même une réalisatrice, alors que quand j’ai écrit le film, je n’étais pas une réalisatrice, mais simplement une amoureuse du cinéma et de Woody Allen en particulier. Le cheminement de ce film, c’était de devenir moi-même.»

Et c’est d’ailleurs aussi ce que raconte l’histoire d’amour entre Alice Taglioni et Patrick Bruel – un homme charmant et cynique qui n’a jamais vu un film de Woody Allen et qui ne correspond pas du tout à son «idéal» d’homme.

«C’est une métaphore du métier de réalisateur, en fait, lance Sophie Lellouche. Alice veut reproduire les modèles de sa sœur, de sa mère, de son père. Sauf que, dans son histoire avec Victor, le personnage de Patrick Bruel, il n’y en a pas, de modèle; elle ne sait pas où elle va. Et la vraie créativité, pour moi, c’est quand il n’y a pas de modèle, quand on n’est pas dans la reproduction.»

Paris-Manhattan
En salle dès vendredi

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