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Daniel Lavoie entre Éros et Thanatos

Photo: Molina Visuals

Légendes et mythologies enveloppées de musiques aux reliefs médiévaux – Daniel Lavoie revient là où on ne l’attendait pas.

Un beau jour, Daniel Lavoie reçut un courriel: «J’ai écrit un projet et je trouve que ta voix irait bien avec ce que j’ai fait.» Le message portait la signature de Laurent Guardo. Un nom connu de Lavoie puisqu’il s’agissait d’un compositeur qui, comme lui, est membre du conseil d’administration de la SODRAC (Société du droit de reproduction des auteurs, compositeurs et éditeurs au Canada), mais dont il ne connaissait pas l’œuvre.

Le chanteur lui répondit que l’offre l’intéressait et il reçut un CD contenant neuf pièces instrumentales. «Il n’y avait que des violes de gambe. Donc, c’était un peu plus aride que le projet final, et ça m’a interpellé. J’ai toujours eu un faible pour cet instrument un peu bizarre, un peu baroque, à la fois pataud et un petit peu faux, mais en même temps étrangement humain. Ç’a été l’allumoir. Si ça avait été exécuté avec un quatuor à cordes par exemple, je ne pense pas que j’aurais embarqué de la même façon», avance Lavoie de sa voix chaude et unique.

«On a créé une première chanson et, ouf! j’ai été happé, ça a marché. Il s’agit d’un monde tellement unique et tellement inclassable que j’ai trouvé le défi particulièrement intéressant», lance l’artiste qui a par la suite participé à l’œuvre en y apportant ses propres couleurs. Résultat? C’est un peu comme si Éros et Thanatos planaient dans un décor semblable à celui du roman et du film Le Parfum, grâce aux musiques et aux textes signés Laurent Guardo inspirés de la mythologie grecque (Icare) ou québécoise (La chasse-galerie), en plus de deux poèmes en vers de Rimbaud.

Ce qui conduit à discuter de Léo Ferré, le premier à avoir fait découvrir ou redécouvrir au grand public les poètes maudits par la chanson. «Moi aussi, il est dans mon panthéon personnel», lance l’attachant Franco-Manitobain avant de confier qu’il fera un album consacré à la poésie. Le projet est d’ailleurs déjà avancé et il s’articule autour des poèmes en vers de Rimbaud. De plus, il caresse l’idée de proposer à son nouveau complice Guardo un album consacré à Baudelaire, en plus d’un autre projet où Lavoie lit ses propres poésies sur des arrangements de cordes de Guardo.

Cela signifie-t-il qu’avec le risqué et audacieux projet musical La licorne captive, l’auteur de l’incontournable Ils s’aiment tourne définitivement le dos à la pop? «Je ne dirais pas ‘‘tourner le dos’’, mais peut-être que ça m’intéresse moins qu’avant. Je suis moins enclin à chercher dans la formule, car la pop, même s’il y a une certaine liberté, reste une musique assez encadrée. J’ai du fun à chanter de la pop, mais j’ai davantage de plaisir à faire des choses qui sortent des sentiers battus», confie celui qui incarnait le prêtre Claude Frollo dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris.

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