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Le règne de la beauté: de l’amour et des restes humains

Photo: Les films Séville

L’amour et l’architecture. Il n’en faut pas plus à Denys Arcand pour faire un film. Le voilà plongeant dans la fontaine de Jouvence avec Le règne de la beauté.

Le règne de la beauté porte bien son nom. Ce qui frappe d’emblée, c’est le soin porté aux images, aux paysages. Les maisons et les voitures font rêver, les comédiens sont beaux comme des dieux et entre une Hélène de Troie et une Aphrodite, une épouse (Mélanie Thierry) et une amante (Melanie Merkovsky), notre héros architecte (Éric Bruneau) ne sait plus qui choisir.

«C’est un peu à mon corps défendant, explique Denys Arcand en conférence de presse. C’est le processus filmique qui m’a amené là… À cause du métier du personnage, on vire dans l’esthétisme de façon quasi involontaire. Je n’ai pas essayé de résister à ça, mais c’est devenu une préoccupation de tous les plans, de toutes les séquences.»

Œuvre synthèse qui s’apparente parfois à un antépisode du Déclin de l’empire américain (pour ses repas entre amis ponctués de secrets) et Les invasions barbares (pour ce sentiment que l’existence peut s’arrêter n’importe quand), ce nouveau long métrage permet à l’auteur de Jésus de Montréal de revive sa jeunesse à travers les aventures de trentenaires.

«C’est un regard plein de tendresse que je porte sur ce groupe-là parce que c’est moi à leur âge, affirme le cinéaste. Ce sont des gens qui connaissent des difficultés, mais qui sont encore pleins d’espoir en l’avenir.»

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Il ne faudrait toutefois pas associer ce film à une seule génération d’individus. «Je pense que ce sont des problèmes qui se posent à toutes les étapes de la vie, confie Marie-Josée Croze, qui incarne une amie lesbienne du personnage principal. Ce sont des questions qui n’arrêtent jamais, à savoir: quand on a tout pour être heureux, pourquoi chercher ailleurs? Le film, qui parle de l’architecture, parle aussi de la construction de nos vies. On voudrait construire des choses et les rendre permanentes. Mais ce n’est pas si simple. Il y a des fluctuations d’envies qui rendent les choses impossibles à fixer dans quelque chose de rigide.»

Le règne de la beauté

Naviguant comme d’habitude entre le drame désenchanté et la comédie aux répliques incisives, Denys Arcand se permet ici la romance. Celle mélancolique qui peut faire mal et qui marque à jamais.

«Les passions que ça provoque quand on a déjà été amoureux, quand on a déjà été déchiré par deux amours contradictoires, qui est un sentiment que je pense que beaucoup de gens ont éprouvé. Quand on est déchiré entre deux passions, on veut peut-être en voyant ce film-là revivre ça, et quand on le revoit à l’écran, ça peut nous apaiser. C’est ça, en principe, que l’art dramatique doit essayer de faire.»

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=54aww_bgW10]
Le règne de la beauté
En salle dès jeudi

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