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Hozier, activiste malgré lui

Photo: Getty
Richard Peckett - Metro World News

L’auteur-compositeur-interprète irlandais Hozier, devenu célèbre grâce à sa pièce Take Me To Church, est de passage à Montréal mardi soir. Il parle à Métro des idées auxquelles il tient.

«Je suis hors de ma zone de confort ici», disait Hozier quand Métro l’a rencontré en décembre dernier au spectacle de Victoria’s Secret à Londres. L’Irlandais à la voix douce, qui préfère les concerts intimes, décrit la télévision comme «une bête extraterrestre».

C’est qu’en 2013, le grand gaillard de 1,95m originaire de Bray, dans le comté de Wicklow, s’est retrouvé – lors de la sortie de sa chanson Take Me To Church, tirée de son premier album – au cœur d’un débat sur l’homophobie sur la scène mondiale, incluant des émissions télévisées comme celles d’Ellen DeGeneres et de David Letterman.

Et si Hozier (dont le nom complet est Andrew Hozier-Byrne) est un garçon timide, il n’a pas peur de s’opposer ouvertement aux injustices sociales.

«C’est triste que les gens se scandalisent davantage du fait qu’on voie deux mecs s’embrasser dans mon vidéoclip plutôt que du meurtre qui est sous-entendu à la fin, c’est une honte, dit-il en évoquant les réactions au vidéoclip de Take Me To Church, où on voit deux homosexuels violemment attaqués par une bande de gens à cause de leur orientation sexuelle, ce qui fait référence aux abus dont sont victimes les communautés LGBT en Russie. Le chanteur, qui a reçu l’appui sur les médias sociaux de célébrités comme Stephen Fry, raconte: «Je ne me souciais pas tellement des réactions; je considérais qu’il s’agissait d’un sujet délicat, mais je ne crois pas que la vidéo soit particulièrement controversée. On voulait surtout rendre justice à l’idée.»

Le jeune homme de 24 ans, qui est pour sa part hétérosexuel, soutient ouvertement le camp du «Oui» au référendum qui se tiendra en Irlande en mai prochain et qui vise à offrir aux couples gais les mêmes droits qu’aux unions hétérosexuelles.

«Je crois qu’il y a une merveilleuse absurdité à rechercher une réponse qu’on n’obtiendra jamais, et je suis en paix avec ça.» – Hozier, qui évite de se réclamer d’une croyance religieuse en particulier

L’artiste est-il en voie de dépasser Bono et Bob Geldof comme le plus grand activiste humanitaire de l’Irlande? «Hmm, je ne sais pas si je peux être considéré comme un activiste», dit-il avant de faire une pause, songeur, et d’ajouter: «J’ai des opinions fortes à propos de beaucoup de sujets, comme tout le monde, mais je crois que tout ce qu’un artiste fait, au final, c’est de la musique qui reflète la façon dont il voit le monde.»

Si le musicien est réticent à l’idée d’être le porte-parole d’une génération de jeunes Irlandais désabusés, une grande partie de ses propos sur la tolérance reflète les idées et les sentiments de ses pairs. «Les lents progrès des droits civils et le fait que l’homosexualité et le divorce n’aient été rendus légaux que dans les 30 dernières années – ces faits méritent qu’on s’y attarde», affirme Hozier, qui déplore le fait que «l’Église et l’État partagent encore le même lit, alors qu’on ne fait pas les lois pour les églises, on fait les lois pour les gens».

Hozier
Au Métropolis
Mardi soir à 20 h

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