Soutenez

AC/DC, A+

Photo: Chantal Levesque/Métro

De retour en noir (et avec quelques cheveux blancs), AC/DC a roulé lundi soir sur l’autoroute de l’enfer à un train qui l’était tout autant (lire: d’enfer). Thunder.

À 20h45 tapantes, après une intro tout en météorites, en explosion, en feux d’artifice et en fumée, Angus est entré en sautillant, les gambettes à l’air dans ses éternels shorts et son uniforme de vilain écolier («Oh, Angus, t’as encore foxé le cours d’algèbre»). Entrée également remarquée? Celle de Brian Johnson, de sa calotte, de sa voix inimitable et de sa forme olympique, adaptée à la scène sur laquelle il se produisait (celle du Stade, donc).

Ainsi, c’est en bonne compagnie qu’on a roulé, sur la fameuse autoroute vers les ténèbres, dans un feu roulant lui aussi, de monumentales et mythiques chansons, dont Back in Black de l’album culte du même nom ou encore Dirty Deeds Done Dirt Cheap, millésime 1976 (et pièce-titre du troisième album éponyme de la formation australienne à quatre lettres et une barre oblique). Comme c’est le cas depuis un moment, le patriarche Angus Young, qui ne l’est plus tant, jeune (quoique 60, c’est le nouveau 30, dit-on) était accompagné par Stevie Young (remplaçant de son célèbre oncle Malcolm, qui a tristement dû se retirer pour cause de maladie l’an dernier) à la rhythm guitar.

Tandis que Chris Slade se défonçait au drum, on a eu droit à la totale avec Thunderstruck, agrémentée d’éclairs et rythmée par le martèlement des cris de «Thunder!» que, parenthèse, pour une raison obscure, on a passé toute notre jeunesse à déformer en «Fuck you!» (pas tant pour cause de rébellion que pour cause de «on était sûre que c’est ça qu’il chantait». Mmm, quoi, ça sonne pareil!). On a également communié à l’autel des riffs de l’apocalypse, tandis que résonnaient les cloches des enfers de Hells Bells. Puis, les murs ont tremblé pendant You Shook Me All Night Long, et son imbattable métaphore de sexy moteur. Éclairée par les scintillements – allumé-pas-allumé-allumé-pas-allumé – des cornes rouges démoniaques portées par une majorité de fidèles, la salle avait de l’ambiance et du tonus. Particulièrement pendant les «Oh! Oh!» répétés en intro de T.N.T., qui s’est élevée au rang de chant angélique grâce au jeu de guit majestueux d’Angus. De la dynamite.

Certes, samedi dernier, à l’émission radiophonique La soirée est (encore) jeune, le toujours tordant Fred Savard avait prédit que «les amateurs d’écho seraient servis» lors du passage en sol montréalais d’AC/DC. Et on mentirait (surtout à nous-même) si on ne lui donnait pas raison sur l’acoustique quelque peu… m… oy… ou disons «échoïsée» du Stade. Mais c’était fort, c’était destructeur, c’était bah, c’était ÇA. Du gros rock d’aréna, dans un aréna rempli de rockeurs en train de rocker. On vous salue.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.