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Free State of Jones: un héros oublié

MATTHEW McCONAUGHEY stars in FREE STATE OF JONES Photo: Remstar

Un épisode méconnu de la guerre civile américaine est relaté dans Free State of Jones, du cinéaste Gary Ross.

Gary Ross semble être incapable de réaliser un film contemporain. Après Pleasantville (années 1950), Seabiscuit (années 1930) et le premier épisode de Hunger Games (monde dystopique), il retourne jusqu’à la guerre de Sécession pour Free State of Jones (L’état libre de Jones), qui est son projet le plus ambitieux à ce jour.

Cette chronique se déroulant sur plusieurs années suit le combattant Newton Knight (Matthew McConaughey, parfaitement dans son élément) qui incite fermiers, femmes, enfants et esclaves noirs à se rebeller contre les Confédérés. Il a même établi en 1870 une communauté mixte raciale : une première dans un État du sud des États-Unis.

«C’est une partie de notre histoire que je ne connaissais pas, avoue le réalisateur américain au bout du fil. Plus je lisais sur le sujet et plus j’étais fasciné.»

Le scénariste des longs métrages à succès Big et Dave a tenu à demeurer le plus près possible de la réalité historique. Une décision qui rapproche davantage la production du respectueux Glory, avec Denzel Washington, que du douteux The Patriot, avec Mel Gibson.

«Je crois que c’est important d’être fidèle aux faits, maintient le metteur en scène. Est-ce que tu dis la vérité sur ces gens, sur ce conflit, sur les rapports politiques de l’époque? Il faut répondre oui à ces questions et y aller encore plus en profondeur.»

«Ce que j’aimerais parfois, c’est moins de films sur des superhéros et plus de films sur de véritables héros.» –Gary Ross, réalisateur de Free State of Jones

Selon plusieurs écrits, Newton Knight serait une figure controversée, car il aurait manipulé son entourage. Une théorie qui n’a pas été retenue dans le récit final et qui pourra en faire sourciller plus d’un. Tout comme cette façon de présenter le héros blanc qui vient en aide à une population noire impuissante.

«Je crois que c’est important de montrer tous les spectres de couleurs, les luttes au sein même des Confédérés qui ont amené ces fermiers blancs à prendre le parti des esclaves, explique le scénariste. C’est quelque chose qui devait être vu à l’écran. J’ai voulu être respectueux de l’époque et je ne vois pas Newton Knight comme un sauveur, mais comme un allié.»

En espérant que le long métrage The Birth of a Nation, de Nat Turner, qui explore des thématiques connexes et qui doit prendre l’affiche dans les prochaines semaines ne fasse pas de l’ombre à Free State of Jones. «Pas du tout, avance Gary Ross. On a besoin de tels projets pour lever le voile sur des parties un peu obscures du passé. Je suis content qu’il y ait eu 12 Years a Slave et j’aimerais que quelqu’un fasse un film sur John Brown, Tunis Campbell et Marcus Garvey. Ce sont des héros qui ont été oubliés par l’Histoire et qu’on doit célébrer.»

Free State of Jones
En salle dès vendredi

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