Opposition aux vignettes de stationnement dans le Petit-Laurier

Les résidents du Petit-Laurier se sont joints aux commerçants et aux professionnels pour former une coalition et déjà plus d’une trentaine de citoyens ont déjà mis les propriétés en vente dans le but de faire bouger le maire Luc Ferrandez sur sa décision d’instaurer des zones de stationnement réservées sur le Plateau-Mont-Royal.

C’est le 17 avril dernier que quelques centaines de vignettes ont étés installées dans le Petit Laurier. Au départ, des zones réservées devaient uniquement être mises en place aux abords du parc Laurier en raison d’importants achalandages, lors de la période estivale. Toutefois, c’est au grand mécontentement des résidents, des commerçants et des professionnels que les zones réservées ont atteint plus de 30% du secteur, notamment sur la rue Laurier et les rues avoisinantes.

Mobilisation citoyenne

La vente symbolique des commerces et des propriétés n’est qu’une première mesure de sensibilisation à la fragilité des commerces. Une seconde mesure est prévue pour le 30 mai prochain.

Pour M.Chartier, représentant des résidents, il s’agit de la première fois qu’il constate une telle mobilisation.  «Il n’y a jamais eu de problèmes de stationnement dans le quartier, tout porte à croire qu’il s’agit d’une décision à caractère économique.» Une décision qui coûte toutefois très cher aux commerçants ainsi qu’aux professionnels.

Olivier Monfet, représentant des gens d’affaires, co-propriétaire de la boutique Ciconia et résident du Plateau-Mont-Royal se questionne également sur les raisons derrière le geste posé par l’arrondissement. «C’est une décision qui n’améliore ni la vie des citoyens, ni des professionnels, ni des commerçants. Ça profite à qui finalement?». Lorsque l’on considère que l’arrondissement détient le plus haut taux de travailleurs autonomes de la ville de Montréal, ce sont beaucoup de personnes mises en cause.

Il faut briser le mythe du Plateau

Les résidents à l’origine du mouvement

En avril dernier, Gilles Chartier, représentant des résidents du Petit Laurier, et Sylvie Lapointe ont fait circuler une pétition sur la rue Garnier, entre les rues Laurier et Saint-Grégoire, afin de faire entendre le mécontentement des résidents face aux nouvelles zones de vignettes installées. En quatre heures, ils ont amassé pas moins de 400 noms qu’ils ont alors présentés au conseil d’arrondissement. Devant le manque de coopération du maire, une coalition de résidents, de commerçants et de professionnels a été mise sur pied.

Serge Chaussé, résident du Plateau-Mont-Royal et chirurgien dentaire sur la rue Saint-Joseph, porte un double chapeau dans la situation actuelle. Il insiste sur les impacts néfastes de la mise en place de nouvelles zones de stationnement réservées sur l’ensemble des commerces du Plateau mais également sur les problèmes que cela créés pour la clientèle.

Selon M. Monfet, des solutions réalistes sont envisageables pour apaiser la circulation tout en évitant de pénaliser une partie si importante de la population du Plateau. «Pour que nos commerces, qui sont pour la plupart des commerces de destination, le demeurent ou le deviennent, il faut briser le mythe du Plateau et inviter les gens à venir. Pour ça, il faut qu’ils puissent se stationner.»

L’ensemble des partis de la coalition souhaitent s’entretenir avec le maire dans le but d’en arriver à des solutions. Pour l’instant, M. Ferrandez souhaite réévaluer la situation dans quelques mois.