Soutenez

Jimmy Van Nguyen, du langage des signes à la peinture sur bois

Jimmy Van Nguyen, artiste de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve Photo: Mario Beauregard

Déjà adolescent, au Cégep, il dessinait et il peignait. Pour le plaisir. Aujourd’hui, à 47 ans, l’artiste de Mercier peint des compositions sur du bois recyclé dans son atelier d’Hochelaga, et rêve d’un pôle artistique dans l’arrondissement.

C’est lors d’un cours en design au Cégep il y a deux ans que Jimmy Van Nguyen a eu le déclic. Interprète en langage des signes pour des étudiants malentendants, il découvre que l’on peut peindre avec différentes matières comme des éponges ou des brosses.

Le québécois d’origine vietnamienne qui peignait sur de la toile, décide d’innover et de peindre sur du bois recyclé, en ajoutant plusieurs matériaux pour structurer son œuvre : du sable, de la toile ou du plâtre. « J’ai le souci de l’écologie, je vais chercher du bois et je lui donne une deuxième vie », explique l’artiste. Bois de palette ou bois de transport, Jimmy Van Nguyen coupe, sable et assemble les planches pour en faire sa « toile » de travail, ou la peinture, tantôt abstraite, tantôt figurative, viendra se coucher.

Un pôle artistique dans l’arrondissement

Jimmy Van Nguyen a commencé à travailler cette technique en fabriquant des têtes de lit personnalisées avec ses œuvres pour ses amis. Encouragé par son entourage, il s’est décidé à créer des tableaux avec sa technique si particulière et à installer son atelier rue Nicolet grâce à la complicité d’un ami. « Je suis en mode exploration, j’aime la nature, l’eau, la mer, jouer avec les matériaux, j’essaie plusieurs choses », avance l’artiste. Aujourd’hui, même s’il occupe encore son poste d’interprète, il veut exposer ses œuvres, et si possible, dans le quartier. « C’est un défi de faire de l’art ici », lâche l’artiste. Il rêve d’un pôle artistique dans l’arrondissement où plusieurs artistes ou artisans ont déjà élu domicile.

Dernier d’une famille de 10 enfants, qui a fui le Vietnam en 1975, Jimmy Van Nguyen parle de son enfance avec émotion. Haut gradé dans l’armée vietnamienne, son père arrive au Québec avec la famille et trouve un emploi de manutentionnaire. Jimmy a 7 ans. « Mes parents m’ont toujours encouragé à faire ce que j’aimais », confie-t-il. Pour lui rendre hommage, il a nommé son atelier BôDesign-artsurbois. Bô signifie Papa en vietnamien.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.