Près de 70 M$ pour les Habitations le Domaine
Gérer son quartier, organisme apparenté à Bâtir son quartier, vient de faire l’acquisition des Habitations le Domaine, un complexe de 726 logements situés à Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, pour un total de 68 M$.
Bâtis à la fin des années 1950, les 111 bâtiments, situés entre les rues Hochelaga, Marseille, de Repentigny et le boulevard Langelier, étaient à la recherche d’un nouveau propriétaire. M. Labelle, aujourd’hui octogénaire, ne voulait pas vendre à n’importe qui, mais il voulait passer le flambeau à quelqu’un qui continuerait sa philosophie, soit d’offrir les logements à un montant abordable et d’aider les familles, notamment monoparentales, à se loger.
«C’est rare de trouver des loyers si bas à Montréal. Avec le temps, les valeurs familiales sont restées. M. Labelle ne voulait pas vendre, mais le fait que Bâtir son quartier est un organisme qui partage sa vision, ç’a pesé dans la balance», souligne Marika Leclerc, petite-fille de l’ancien propriétaire.
«C’est une acquisition majeure. C’est un parc locatif abordable qui a beaucoup de potentiel. Les loyers sont en moyenne à 77% du prix du loyer médian à Montréal. Nous sommes d’ailleurs en négociation avec l’Office municipal d’habitation de Montréal afin d’offrir le supplément au loyer à ceux qui en ont besoin», ajoute Edith Cyr, directrice générale de Bâtir son quartier.
Avec 3000 noms sur sa liste d’attente, Bâtir son quartier croit que cette transaction vient répondre à un grand besoin.
«A Montréal, 160 000 ménages paient plus de 30% de leur revenu à se loger. Il ne faut pas abandonner le parc immobilier existant et il faut le maintenir abordable», lance Mme Cyr.
Pour l’organisme, cette opportunité a été possible grâce aux prêts à long terme avec le Fonds immobilier de solidarité FTQ et la Fondation Lucie et André Chagnon qui ont chacun offert 9,6 M$. La Caisse d’économie Desjardins des Travailleuses et Travailleurs unis a agi à titre de prêteur de premier rang et a été soutenue par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), qui assure le prêt.
«Sans nos partenaires, nous n’aurions jamais pu acheter le parc immobilier», précise Mme Cyr.
Rénovation
Construits il y a près de 60 ans, les logements avaient besoin de rénovation. L’organisme déboursera 13 M$ sur une dizaine années pour faire des travaux dans les appartements, mais également sur les bâtiments.
«Lorsque les locataires quitteront leur logement, nous allons les mettre aux normes, notamment vérifier l’électricité et la plomberie et sabler les planchers. Nous allons également faire des travaux sur l’enveloppe extérieure, dont la fenestration, la toiture et la brique», indique Mme Cyr.
Un «grand coup» sera mis dans les travaux au cours des trois prochaines années.