Soins à domicile: liste d'attente diminuée
Le nombre de personnes âgées ou en perte d’autonomie qui doivent patienter avant de recevoir des soins à domicile est passé de 1296 usagers en 2011 à 568 usagers en 2012, une diminution de 56%.
C’est que les infirmières, intervenants psychosociaux, ergothérapeutes et physiothérapeutes ont réalisé, en moyenne, plus d’interventions auprès de leurs patients en consacrant moins de temps à la paperasse. Cela faisait partie des tâches jugées « improductives », selon la philosophie de gestion de Proaction.
Par exemple, le CSSS a implanté plusieurs points de chute pour que les infirmières déposent leurs tubes de prélèvement sans avoir à retourner à leur bureau chaque fois, ce qui leur permettrait de faire « moins de route ».
Ainsi, les infirmières sont passées de 5,1 interventions par jour en 2011 à 9,1 interventions l’an dernier. Les ergothérapeutes, pour leur part, ont effectué 4,4 interventions en 2012, comparativement à 2,9 interventions en 2011.
Ces augmentations substantielles ont donc permis de desservir un plus grand nombre de personnes, dans un contexte où les services d’aide à domicile accusaient d’un déficit budgétaire année après année. « Il faut faire comme ça parce que ce sont des fonds publics et nous devons les gérer correctement », justifie Hélène Barral, directrice des communications du CSSS.
La méthode Proaction, qui est en vigueur dans plusieurs CSSS, a été contestée par certaines unités syndicales. C’est aussi le cas du Syndicat des travailleurs du CSSS de la Pointe-de-l’île, qui plaidait en décembre que des usagers se sentaient déstabilisés par le rythme auxquels les soins pouvaient être prodigués.
Du côté du CSSS de la Pointe-de-l’île, on avançait plutôt que le nombre de plaintes de patients « qui auraient été pris en charge de façon inadéquate » avait chuté de 50 % depuis l’entrée en vigueur de la méthode.
Selon Matilda Abi-Antoun, directrices des services pour personnes âgées en perte d’autonomie au CSSS de la Pointe-de-l’île, ce n’est qu’une question de temps avant que la méthode Proaction apparaisse comme étant la solution.
Celle-ci rappelle que « c’est le jugement du professionnel qui prime sur tout » et que les interventions doivent être adaptées dans certains cas, malgré les standards de temps déterminés pour donner les différents types de soins.
Jusqu’à un an d’attente
Même avec la diminution des délais d’attente pour bénéficier de services d’aide à domicile, certains usagers devront patienter jusqu’à un an avant de les recevoir. Le CSSS évalue toutes les demandes d’aide et celles qui sont considérées plus urgentes sont priorisées et traitées rapidement, nous dit-on.
Cependant, une personne qui est encore capable de marcher mais qui souhaiterait pouvoir utiliser un quadriporteur pour ses déplacements devra attendre plus longtemps avant d’avoir la visite d’un ergothérapeute.
D’ailleurs, le CSSS estime qu’il y a pénurie de main d’œuvre en ergothérapie et qu’elle est responsable d’une grande partie de la liste d’attente pour les soins à domicile en 2012. Cette situation serait causée par le changement de diplomation, qui exige maintenant l’obtention d’une maitrise –soit deux ans de plus- avant d’accéder à la profession.
Temps alloué pour des soins à domicile
-Soin d’hygiène complet à la baignoire/douche (avec lavage des cheveux): 45 minutes (légère perte d’autonomie) ou 60 minutes (avec perte d’autonomie)
-Préparation et service des repas: 30 minutes (réchauffer la nourriture), 60 minutes (cuisiner le repas) et 75 minutes (cuisiner/manger/vaisselle)
-Prise de sang: 15 minutes (standard)
-Injection/vaccination: 20 minutes (pour un usager seul) ou 30 minutes (pour un usager et un proche aidant)
-Visite à domicile/suivi psychosocial: 45 minutes (situation simple), 60 minutes (situation modérée) ou 90 minutes (situation complexe)