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Un contrôle plus faible que lors de la tuerie de Polytechnique

Photo: TC Media - Isabelle Bergeron

Vingt-sept ans après le drame du 6 décembre 1989 dans lequel 14 femmes ont trouvé la mort, le Canada aurait reculé en matière de contrôle des armes à feu, selon l’organisation PolySeSouvient.

«On a vu une remontée du taux de morts par armes à feu depuis deux ans», tranche Nathalie Provost, une des survivantes du drame.

Selon Statistique Canada, le nombre de crimes commis avec une arme à feu a varié entre 152 et 224 de 1995 à 2012. Entre 2013 et 2015, le nombre d’homicides a connu une hausse de 33% passant de 134 à 178.

La femme qui a confronté Marc Lépine avant qu’il n’abatte 14 étudiantes en génie mécanique dans une classe de Polytechnique avec une carabine semi-automatique, affirme que le système canadien a perdu de son efficacité avec la disparition du registre des armes à feu.

Des propos qui viennent rejoindre ceux de Heidi Rathjen. «Sur plusieurs aspects, la loi fédérale est plus faible qu’au moment de la tuerie à Polytechnique», avance la porte-parole de PolySeSouvient.

La disparition des registres de ventes chez les armuriers, la non-obligation pour un vendeur de vérifier la validité du permis de possession d’un acheteur potentiel ainsi qu’une plus grande disponibilité des armes d’assaut viennent affaiblir le contrôle des armes, indique Mme Rathjen.

«Il y a eu des progrès et des reculs, mais ce que nous avons maintenant, c’est nettement insuffisant», affirme-t-elle.

Engagements des libéraux

L’adoption au printemps d’un registre québécois des armes à feu est un pas dans la bonne direction, estiment les deux femmes.

Elles souhaitent aussi ardemment que le gouvernement Trudeau respecte ses engagements électoraux en matière du contrôle des armes, mais elles s’inquiètent de voir que les mesures tardent à venir.

«Les grandes mesures de sécurité publique qui touchent les armes à feu sont de responsabilités fédérales. Donc, on espère que le gouvernement fédéral va amorcer des travaux dans le sens des promesses qu’il a faites en 2015», expose Mme Provost.

PolySeSouvient invite même le public à faire pression sur le gouvernement en envoyant au ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale, un message que l’organisation a déjà composé.

Durant la campagne électorale de 2015, le Parti libéral du Canada (PLC) avait notamment promis d’obliger aux acheteurs de présenter leur permis lorsqu’ils se procurent une arme, d’exiger la tenue de registres des ventes pour les commerçants et d’interdire le transport d’armes prohibées ou à autorisation restreinte sans permis (ex.: arme de poing non prohibée). Le PLC n’entend toutefois pas créer un nouveau registre des armes.

En réponse à des questions de La Presse canadienne, le cabinet du ministre Goodale a indiqué par courriel travailler avec ses homologues pour élaborer une stratégie qui rendrait plus difficile l’acquisition et l’utilisation d’armes à feu par les criminels et de réduire la violence commise pas les gangs.

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