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Un vélo fantôme en mémoire de Justine Charland St-Amour

Le vélo de Justine Charland St-Amour a été attaché à l'intersection d'Iberville et de Rosemont.
Le vélo de Justine Charland St-Amour a été attaché à l'intersection d'Iberville et de Rosemont. Photo: Emmanuel Delacour/TC Media

Des centaines de citoyens, certains accompagnés de leur vélo, étaient réunis le vendredi 2 septembre 2016 en mémoire de Justine Charland St-Amour.

Le décès de la jeune cycliste de 24 ans à la suite d’une collision avec un camion le 22 août dernier a mis en marche une importante mobilisation à Montréal, non sans rappeler celles survenues à la suite de la mort de Mathilde Blais en avril 2014.

À l’instar du vélo blanc qui a été installé sous le viaduc de la rue Saint-Denis, là où un autre incident avait coûté la vie à Mme Blais, un autre «vélo fantôme» a été attaché à l’intersection de la rue d’Iberville et du boulevard Rosemont, pour rappeler le drame qui a tué Mme Charland St-Amour. C’est la bicyclette que chevauchait la jeune femme au moment de la collision qui a été peinte en blanc pour être exposée.

Des membres de sa famille et des proches étaient présents, encore ébranlés par les événements. «J’espère qu’on n’attendra pas qu’il y ait un cycliste mort à chaque intersection pour qu’on décide de repenser la sécurité des cyclistes», a lancé Zora, une amie de la famille qui a connu Justine depuis qu’elle était toute petite.

«Un événement comme celui-là ça nous remplis de rage. On travaille depuis longtemps, on interpelle les politiciens à tous les niveaux et malheureusement les choses ne bougent pas suffisamment vite. Il faut que la Ville de Montréal cesse de refaire des artères sans réfléchir à la place des cyclistes, c’est inacceptable», a lancé Mathieu Séguin, co-porte-parole de la coalition Vélo Montréal

Les élus interpellés

Les membres du groupe vélo fantôme ont d’ailleurs interpellé les élus de tous les paliers de gouvernement pour que de nouvelles mesures en matière de sécurité routière soient instaurées. Le message a été entendu par les politiciens qui étaient présents.

«Toutes les morts de cyclistes me touchent, mais celle-ci m’a touchée particulièrement, parce que j’habite vraiment tout près, moi aussi je fais du vélo, j’ai peur des camions, je ne me sens pas en sécurité sur les grandes artères. Je vais essayer de faire ma part auprès du ministre des Transports pour qu’il y ait des améliorations au Code de sécurité routière. Je fais aussi appel au maire Coderre. Je sais qu’il y a déjà des pistes cyclables à Montréal, mais il va falloir faire beaucoup plus. Il faut repenser le transport en ville», a insisté Françoise David, députée de Gouin et co-porte-parole de Québec solidaire.

«Nous allons déposer au Parlement un projet de loi qui forcerait les camions à se munir de barres de sécurité latérales. Le gouvernement fédéral à une certaine juridiction sur le camionnage, et cette mesure aurait pu sauver la vie de la cycliste dans ces circonstances», a affirmé Alexandre Boulerice, député fédéral dans la circonscription de Rosemont – La Petite-Patrie pour le NPD.

Pour sa part, le conseiller François Limoges a demandé à la Ville centre d’en faire plus sur les grandes artères de la métropole

«La balle est dans le camp des élus qui ont le pouvoir dans le dossier des transports. Les élus locaux font leur possible. Les pouvoirs des arrondissements rétrécissent et notre marge de manœuvre devient très mince. Les accidents se passent sur les grandes intersections. Il est temps de passer à de véritables aménagements, pas de simples vélos peints sur la chaussée», a indiqué l’élu de projet Montréal.

 

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