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Des travaux de centaines de milliers de dollars à faire dans l’église de Saint-Léonard

Les travaux dans l'église Saint-Léonard en compagnie de Christine Cozzucoli et Giovanni Sillietta. Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Alors que Québec investira plus de 2,5 M$ pour la restauration de huit églises et bâtiments religieux montréalais, l’église de Saint-Léonard est dans un état de vétusté. Selon les marguillers de la paroisse, il faudrait plus d’un million de dollars pour restaurer leur lieu de culte, l’une des plus vieilles structures de ce secteur de la métropole.

Construite au 19e siècle, l’église de la rue Jarry a été rebâtie à la suite de deux incendies, en 1907 et en 1930. Toutefois, au cours des années 1990 et 2000, un déficit d’entretien l’a mené lentement, mais sûrement vers un état de dégradation.

Fissures qui se creusent, infiltrations d’eau, trous dans le toit qui s’agrandissent: les problèmes de l’église de Saint-Léonard s’accumulent plus rapidement qu’il est possible de les réparer.

«La paroisse a été négligée pendant des années. Nous avons alors un grand rattrapage à faire dans les travaux», indique la marguillère, Christine Cozzucoli.

Lors de son passage à l’église Saint-Léonard, TC Media a recensé des dizaines de fissures dans les parois et quelques crevasses forgées par des pierres qui s’étaient carrément détachées des murs. Il a même été possible de passer aisément une main entre certaines fenêtres et les cadres qui les entourent. À l’intérieur, les traces d’humidité, la moisissure et les quelques trous dans les murs étaient facilement repérables.

«La maçonnerie est à refaire au complet, car sinon les murs tomberont. Il faudrait peinturer. L’orgue Casavant a besoin de réparation», souligne le marguiller Giovanni Silletta.

Les coûts des travaux pourraient facilement dépasser le million de dollars. Toutefois, les marguillers se contenteraient d’en faire pour 700 000$.

«On voudrait bien des millions, mais ce n’est pas réaliste de croire qu’on pourrait les recevoir. Avec 700 000$, ça nous permettrait d’être confortables», souligne M. Silletta.

Un financement déficient
En ce moment, la paroisse est loin du but. Il n’y a que quelques dizaines de milliers de dollars dans ses coffres pour les réparations.

«Cette année, un de nos paroissiens nous a légué 125 000$. Ça nous a permis de faire des travaux de maçonnerie et de colmater des trous dans le toit où il y avait des infiltrations d’eau. Sans cet argent, ça n’aurait pas été possible de les faire», révèle Mme Cozzucoli. Des pierres des murs extérieurs seront également changées au cours des prochaines semaines. On s’affaire également à boucher les brèches dans les murs.

«Nous n’avons pas une église riche avec du marbre. Elle est simple et chaleureuse, ce qui explique qu’on a besoin de moins d’argent que d’autres églises de Montréal», ajoute Mme Cozzucoli.

L’église qui n’est pas jugée patrimoniale par le gouvernement du Québec finance ses opérations par les célébrations qu’elle effectue ainsi que par la gestion du cimetière voisin. Pour augmenter ses revenus, les marguilliers organisent la campagne SOS sauvons notre église depuis plusieurs années, qui permet d’amasser environ 10 000$ annuellement. D’autres activités-bénéfices s’ajoutent à cette campagne, dont la vente de chandelles.

Toutefois, c’est grâce aux dons des paroissiens qu’elle est capable d’effectuer les travaux et boucler ses fins de mois.

«Nous avons du bon monde qui nous aide. La croix du chemin a été reconstruite et réinstallée grâce à un don d’un commerçant de Saint-Léonard. Nous avons pu ajouter des plinthes électriques dans la petite chapelle et la Sacristie grâce à un don d’un autre paroissien. Mais, ces coups de main ne sont pas assez», ajoute M. Silletta.

Le problème est amplifié par les changements démographiques. Des paroissiens quittent le quartier, d’autres décèdent.

«Nous avions 600 familles dans notre paroisse vers 2009, mais ç’a diminué depuis. La vague d’immigration de gens qui ne sont pas catholiques dans le quartier, les décès et les nombreux déménagements se font ressentir», souligne Mme Cozzucoli.

Malgré l’avenir qui semble difficile, les marguilliers continuent d’espérer que l’église de Saint-Léonard demeure un lieu accueillant où l’on peut prier en toute quiétude.

«Je crois que le Bon Dieu est de notre côté», conclut M. Silletta.

Malgré les travaux, l’église de Saint-Léonard reste ouverte pour célébrer des messes tous les jours et accueillir les croyants.

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