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Les mezzanines, un point de discorde

Photo: Archives TC Media

Fini, les mezzanines dans le Sud-Ouest? Un nouveau projet en matière d’urbanisme développé par l’arrondissement a été voté à l’unanimité par les cinq élus, même si le maire a émis des réserves sur certains points.

Depuis plusieurs mois déjà, les membres du conseil d’arrondissement travaillent à établir une série de modifications à la réglementation en vigueur sur la construction et la démolition d’immeubles sur le territoire.

L’une des modifications serait de restreindre la capacité des promoteurs à bonifier leurs bâtiments en ajoutant une mezzanine sur le toit, une façon de contourner la hauteur maximale permise. Pour l’instant, ces aménagements sont considérés hors toit.

M. Dorais pense que si le règlement était adopté tel quel, de nouveaux projets immobiliers dotés de mezzanines pourraient ne jamais voir le jour. « Les gens doivent trouver le produit immobilier qui leur convient pour rester en ville plutôt que d’aller en banlieue. Et pour certains, la mezzanine en fait partie», a-t-il tenu à souligner.

La conseillère de ville du district Saint-Paul-Émard, Anne-Marie Sigouin, a rétorqué que l’idée derrière la nouvelle réglementation n’empêcherait pas ces constructions, mais les baliserait davantage. «Ça restera possible d’avoir un logement sur deux niveaux avec une mezzanine, mais le projet sera évalué de manière à ce que l’ajout en hauteur ne soit pas une surhauteur.»

«Il n’est pas question de ne plus jamais faire de constructions hors toit, a poursuivi la conseillère d’arrondissement du district Saint-Henri-La Petite-Bourgogne-Pointe-Saint-Charles, Sophie Thiébaut. Il s’agit qu’elles cadrent beaucoup mieux dans la réalité de nos quartiers.»

D’accord, mais préoccupé
La division à ce sujet est apparue durant le conseil d’arrondissement, le 5 avril dernier, alors que le projet a été adopté en première lecture. Tous les élus, à l’exception du maire Benoit Dorais, chef de Coalition Montréal, font partie de la formation politique Projet Montréal.

Or, le maire Benoit Dorais semble avoir surpris les autres élus en y allant de ses préoccupations. Il se dit d’accord sur le fond du projet, qui vise entre autres à mieux encadrer l’intégration architecturale des nouveaux bâtiments dans leur milieu et empêcher la hausse de la valeur foncière. Il déplore toutefois que certains points puissent nuire aux objectifs de densification recherchés.

«On tente de limiter la spéculation immobilière, mais le règlement limiterait la densité des quartiers, a soutenu le maire. Et limiter la densité des quartiers, c’est se priver collectivement de possibilités d’avoir du développement économique et de faire en sorte qu’on devienne plus riche.»

Sophie Thiébaut, s’est directement adressée à lui pour faire part de sa déception quant à ses doutes sur le projet de règlement. «On ne vous a jamais entendu exprimer les préoccupations que vous aviez sur les effets non désirés, a-t-elle argumenté. Je trouve ça dommage, on aurait pu vous rassurer sur des points précis.»
Benoit Dorais a affirmé qu’il pourrait même voter contre la proposition en deuxième lecture, à la suite des consultations publiques prévues début mai, précisant que son idée n’était pas encore faite sur ce sujet.

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