Couillard pourrait-il nous faire oublier Charest?

Même si un doute persiste sur l’éventuelle transformation extrême du Parti libéral du Québec, Philippe Couillard a l’occasion de faire mentir ses détracteurs.

Certes, au-delà des clivages gauche-droite ou souverainiste-fédéraliste, il va falloir être novateur et volontaire pour sortir de nos marasmes. Avec la baisse des naissances et le vieillissement de la population, nous subissons un double choc démographique. Nos finances sont dans le rouge.

Pire, nous sommes une des provinces les plus pauvres et les plus endettées du pays. Notre jeunesse décroche, et la moitié de nos adultes sont des analphabètes fonctionnels.

Pourtant, avant de s’attaquer à ces défis, Philippe Couillard doit régler rapidement quatre dossiers. D’abord, une charte de la laïcité. Notre nouveau premier ministre ne peut se contenter d’appliquer sa version de la charte. Sinon, il perpétuera chez nous une «guéguerre» insupportable. Une charte qui rassemble ne va pas seulement apaiser les craintes de la majorité francophone, elle affirmera les droits des minorités.

En 2014, nous sommes rendus collectivement quelque part autour de la proposition de Bouchard-Taylor. S’il adopte une charte moins radicale que la version du PQ et plus contraignante que celle du PLQ, Philippe Couillard entrera dans l’histoire du Québec par la grande porte.

Notre nouveau PM doit aussi apaiser les craintes de la majorité en renforçant la langue française tout en favorisant notre ouverture sur l’univers. Dans la foulée, il peut entériner facilement «Mourir dans la dignité», le projet de loi avant-gardiste de la ministre péquiste sortante, Véronique Hivon.

En parallèle, Philippe Couillard a le devoir de s’attaquer au fléau du manque d’intégrité politique. Il doit trouver des formules novatrices pour mettre fin aux nominations partisanes, contrôler le lobbying féroce sur notre colline Parlementaire et mettre nos partis à l’abri de l’argent sale.

Pour être franc, mes attentes sont quasi nulles quant au fait de voir un jour Philipe Couillard faire mieux que son prédécesseur libéral. Une vingtaine de ses élus sont étiquetés Charest. Et tant et aussi longtemps que la commission Charbonneau ne publie pas son rapport, leur présence dans son entourage immédiat maintiendra mon scepticisme.

Toutefois, au déclenchement des dernières élections, qui s’attendait à une telle métamorphose de Philippe Couillard? Le nouveau chef du PLQ a réussi à confondre les plus dubitatifs. Certes, les libéraux n’ont pas gagné les élections, car ce sont les péquistes qui se sont enfargés. N’empêche, notre PM a démontré un sens aigu et inattendu de l’État.

Philippe Couillard a une occasion en or pour prendre des décisions courageuses qui ne grèveront pas nos finances, mais qui vont assainir notre climat social, avant de s’attaquer aux autres «vraies affaires»!

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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