Bienvenue au siècle de la diversité!

Jean-Louis Roy, l’ancien directeur du Devoir et grand diplomate québécois, sillonne le monde et tutoie les grands de notre planète. Il a su s’entourer de sommités mondiales pour pondre un livre-événement.

Son ouvrage, Bienvenue au siècle de la diversité, donne un sens à plusieurs maux de l’Occident. Les crises économique et identitaire qui terrassent les États-Unis et l’Union européenne s’expliquent par le basculement de la richesse de l’ouest vers l’est et le sud.

Avant 2020, les économies de la Chine, de l’Inde, de la Russie, du Mexique, de l’Indonésie, de l’Afrique du Sud et de la Turquie seront supérieures à celles des États-Unis, du Japon, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de la France, de l’Italie et du Canada. La Chine est devenue le premier créditeur des États-Unis et, avec les monarchies arabes du Golfe, elle dispose des plus importantes réserves financières de la planète.

Dans un avenir proche, la Chine occupera le 1er rang de l’économie mondiale, suivie de l’Inde. La classe moyenne mondiale comptera 5 milliards de personnes, dont  3,4 milliards seront asiatiques.

Depuis cinq siècles, l’Occident s’est imposé sur terre, mais d’autres cultures «blessées» disposent désormais de leviers importants pour faire valoir leur héritage, leurs perspectives propres et leurs ambitions.

L’inclusion de tous dans la croissance et le développement accéléré par la création vertigineuse du monde virtuel ont suscité une énergie incommensurable qui a fait passer les capacités humaines à produire richesse et développement de l’Occident à l’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique.

En un temps record, notre planète a vu naître 2,9 milliards d’internautes dont plus d’un demi-milliard en Chine seulement. La culture bascule vers le numérique avec l’édition, les musées et les bibliothèques en ligne, le cinéma à la demande, la musique qui s’écoute, se télécharge et s’achète en ligne. Près de 35 milliards de vidéos sont visionnées quotidiennement sur YouTube.

Cette modification radicale de la carte économique, financière et commerciale de la planète recompose l’espace culturel mondial. Ce n’est plus l’occidentalisation, mais la cohabitation d’identités plurielles dans l’universalité.

La diversité culturelle de l’humanité n’est plus en veille, elle est en éveil. Notre monde ne vit pas un changement, mais une rupture, car un tsunami économique et technologique déferle sur la planète. Il bouleverse tout ce qu’il touche, et il touche à tout!

La zone atlantique du monde ne sera plus la source principale de la production des biens culturels. De nouveaux joueurs s’approprient graduellement l’espace culturel intégral du monde.

Une concurrence féroce et un marathon historique ont lieu. À la ligne d’arrivée, un marché des biens et services de plus de 2,12 trillions de dollars. Et la Chine est déjà au 1er rang mondial du marché de l’art.

Il n’est plus possible de penser le monde à partir de ses seules perspectives. Il faut penser le monde dans sa totalité. Bienvenue au XXIe siècle, le siècle de la diversité.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.