Agressions sexuelles de Cologne: qui croire?

D’après une dépêche de l’Associated Press du 15 février dernier, les autorités allemandes ont affirmé que les agressions sexuelles et les vols perpétrés lors des festivités du Nouvel An à Cologne étaient principalement l’œuvre de réfugiés.

On parle ici de 1075 plaintes criminelles déposées, dont 467 pour des crimes de nature sexuelle pouvant aller jusqu’au viol. Douze des 73 suspects sont impliqués dans des agressions sexuelles.

Cette dépêche a révélé aussi que parmi les suspects on retrouve 30 Marocains, 27 Algériens, 4 Irakiens, 3 Allemands, 3 Syriens et 3 Tunisiens, en plus d’un Libyen, un Iranien et un ressortissant du Monténégro.

Or, deux jours auparavant, selon une autre dépêche de l’AFP, le procureur de Cologne a révélé que sur les 58 suspects, seuls trois sont originaires d’un pays en guerre.

Alors, si seuls trois suspects sont originaires d’un pays en guerre, comment peut-on affirmer que les agressions sexuelles et les vols perpétrés lors des festivités du Nouvel An à Cologne étaient principalement l’œuvre de réfugiés?

La paranoïa peut s’installer facilement au sein des pays d’accueil, même si les chiffres montrent que sur les 73 suspects, 6 sont issus de la Syrie (3) et de l’Irak (3). Les autres, se sont-ils faufilés parmi les réfugiés syriens et irakiens ou sont-ils des immigrés clandestins qui ont rejoint l’Europe par d’autres voies?

Cette affirmation est d’une importance capitale, car elle pèse lourdement sur le sort des réfugiés syriens dans leurs pays d’accueil. Un Québécois par exemple qui a comme voisin un réfugié syrien ne sera-t-il pas pris de panique? La relation de voisinage ne sera-t-elle pas teintée de méfiance?

Pour séparer le bon grain de l’ivraie, l’émission de la télévision publique française, Envoyé spécial, a consacré un reportage de son numéro du 28 janvier dernier aux agressions sexuelles de Cologne.

Cette contre-enquête a révélé comment parmi les images amateurs filmées en cette nuit de la Saint-Sylvestre 2015 devant la gare de Cologne, en Allemagne, de faux montages d’images ont été diffusés sur des sites d’extrême droite, parfois repris par d’autres médias.

Ce reportage a eu aussi le mérite de reconstituer le déroulé de cette nuit fatidique, heure par heure, de montrer la brutalité et le modus operandi des agressions ainsi que les failles de l’intervention policière et la récupération politique du drame par l’extrême droite!

Cette contre-enquête a surtout apporté des réponses éclairantes sur l’origine des agresseurs, qui sont principalement des immigrés clandestins maghrébins isolés qui survivent outre-Rhin depuis longtemps.

La vérité sur cette nuit de la Saint-Sylvestre, qui a failli faire vaciller l’Allemagne, est plus nuancée que ne le prétendent ceux qui attisent les peurs.

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