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La Ville octroie 1,6M$ sur 6 ans pour l’accessibilité universelle des commerces

Photo: Archives/TC Media

Afin d’inciter les commerçants à rendre leurs locaux accessibles aux personnes à mobilité réduite, la Ville de Montréal a lancé jeudi un programme d’aide, jugé cependant insuffisant par des acteurs du milieu.

La métropole prévoit d’investir 300 000$ chaque année jusqu’en 2021, puis 100 000$ l’année suivante afin d’aider annuellement une quarantaine de commerces à adapter leurs locaux. Ceux-ci pourront bénéficier d’une subvention égale à 75% du coût des travaux, pour un maximum de 10 000$, notamment pour l’installation d’un ouvre-porte électrique, d’une rampe ou pour le remplacement des toilettes.

«Il est de notre responsabilité collectivement de tout mettre en œuvre pour favoriser l’intégration des personnes à mobilité réduite et des aînés en leur donnant la chance de contribuer pleinement à la vie montréalaise», explique le maire Denis Coderre.

Cet investissement de la Ville n’est pourtant pas jugé suffisant par le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ) qui évoque un budget «ridicule». «Pour changer les choses, ça va prendre beaucoup plus que ça. C’est comme mettre un sparadrap sur une plaie», s’indigne Linda Gauthier, présidente de l’organisme.

C’est épouvantable et beaucoup trop peu. Ce n’est même pas une goutte d’eau dans l’océan. Ça n’a pas d’allure.» – Linda Gauthier, cofondatrice du RAPLIQ, au sujet du budget d’1,6M$ prévu par la Ville

«Ça prend des pas pour prendre une marche»
Entrées à revoir, comptoirs trop haut, toilettes inaccessibles, marches intérieures: cette ex-danseuse professionnelle, atteinte de sclérose en plaques, évoque des investissements nécessaires de plusieurs dizaines de milliers de dollars pour de nombreux commerces.

«Vont-ils vouloir investir autant d’argent si la Ville n’aide pas davantage? Je ne suis pas sûre», reprend-elle, avant de souligner son quotidien souvent «frustrant», rempli de «détours pour aller à la fromagerie, à la friterie ou au teinturier qui pourra l’accueillir».

Un sentiment partagé par Luc Forget, touché par une maladie neurologique. Ce dernier se plaint d’un manque d’aménagement des salles de bain dans les restaurants dans son quartier de Saint-Henri. «Ils estiment que l’investissement n’est pas rentable et ne se rendent pas compte qu’ils perdent beaucoup de clients», juge ce conseiller en accessibilité architecturale et urbaine au sein de l’organisme Ex aequo.

Alors que tous deux espèrent une aide plus incitative de l’administration municipale, Denis Coderre assure que ce n’est qu’un premier pas. «Ça prend des pas pour prendre une marche», affirme le maire, précisant néanmoins que «c’est sûr, ce n’est jamais assez. Mais ce qui est important, c’est de montrer qu’on veut changer les choses.»

Les commerçants qui souhaitent bénéficier de ce programme d’aide ont jusqu’à la fin de l’année 2020 pour présenter une demande.

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