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Une «apparence de conflit d’intérêts» entre Denis Coderre et Jean Rizzuto

Photo: Josie Desmarais/Métro

Projet Montréal dénonce «l’ombre» de l’homme d’affaires Jean Rizzuto «qui plane sur l’hôtel de ville» alors que celui-ci a versé un don de 25 000$ à Denis Coderre en 2012 quand il était député libéral de la circonscription de Bourassa.

«Un élu doit être au dessus de la mêlée et doit montrer l’exemple, a déclaré lundi la chef de Projet Montréal, Valérie Plante. Denis Coderre a mené campagne (en 2013) en disant qu’il allait nettoyer la Ville. Il doit se faire un examen de conscience.»

L’opposition officielle à la Ville de Montréal dénonce un chèque de 25 000$ reçu par le futur maire de Montréal en 2012, provenant de l’homme d’affaires Jean Rizzuto. Comme l’indique le Journal de Montréal qui a révélé cette affaire, ce chèque aurait servi à payer les frais d’avocat de Denis Coderre, dans le cadre d’une bataille judiciaire qui l’opposait au hockeyeur Shane Doan.

Un chèque non déclaré
Avant d’admettre ces faits, le maire Coderre a dans un premier temps nié avoir reçu ce chèque. Il a notamment évoqué une fatigue liée à la prostatite aiguë dont il a été victime et qui l’a obligé à se reposer durant près de deux semaines au début du moins de mars 2017.

«L’entendre nier et avoir ce réflexe de se cacher, c’est se moquer des Montréalais, a clamé de son côté la chef de Vrai Changement pour Montréal, Justine McIntyre. C’est bien de se vanter d’amener de la transparence à l’hôtel de ville, mais lui n’est pas du tout transparent.»

Interrogé ce matin au 98.5 FM, Denis Coderre a indiqué «ne pas avoir déclaré» ce chèque, après avoir admis une «erreur». Pourtant, le Code régissant les conflits d’intérêts des députés est clair.

En 2012, celui-ci précisait que «si un cadeau est jugé acceptable, le député pourrait le conserver, mais il serait tenu de le déclarer publiquement s’il a une valeur égale ou supérieure à 500$».

«Un élu doit faire patte blanche»
Évoquant «une apparence de conflit d’intérêts», Projet Montréal réclame la publication des factures et chèques signés entre Denis Coderre, son cabinet d’avocats (Fasken Martineau) et Jean Rizutto. L’opposition officielle demande aussi à voir l’entente confidentielle signée avec le hockeyeur.

«On souhaite rétablir les faits et on demande des preuves très claires qui pourraient prouver qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts, a demandé Valérie Plante. Le maire a des explications à donner. Un élu doit faire patte blanche et on doit dissuader tout doute.»

Des liens de deux proches de Denis Coderre dénoncés
Alors que le maire de Montréal a précisé dans les médias qu’aucun retour d’ascenseur n’avait été promis ou octroyé à Jean Rizutto, deux proches pourtant de l’ancien député fédéral sont dans la mire de Projet Montréal.

Chef du cabinet de Denis Coderre depuis son élection, Denis Dolbec a durant près de 10 ans été embauché à Métrocom, une firme partenaire de la STM qu’il a dirigée, appartenant à Jean Rizzuto. Il fut également l’avocat de l’homme d’affaires québécois.

Directeur du parti Équipe Denis Coderre, Gilbert Decoste, a quant à lui été «gestionnaire de projets spéciaux» au marché public 440, comme l’indique son compte LinkedIn, un projet développé à Laval par Jean Rizzuto.

Gilbert Decoste n’a pas répondu aux appels de Métro.

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