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Pénurie d’enseignants dans la région métropolitaine

Photo: Archives Métro

Des commissions scolaires de la région métropolitaine peinent à trouver des enseignants pour de la suppléance, et même pour des postes réguliers.

«Cette année, c’est particulièrement criant, il y a une vague de départs à la retraite et davantage de congés de maladie», expose la vice-présidente de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Nathalie Morel.

La représentante syndicale montre du doigt une charge de travail démesurée, qui pousse à l’épuisement. «Cinq jours, c’est tellement lourd que des professeurs demandent de travailler 20% ou 40%  de tâche en moins, illustre-t-elle. Mais maintenant, on leur refuse, et ça fait en sorte qu’ils finissent par tomber en congé de maladie à temps plein.»

À plusieurs endroits, les listes de suppléance sont carrément vides. «Des enseignants doivent aller remplacer dans la classe de leurs collègues, mais en surplus de leurs tâches à eux, donc ça crée une certaine pression dans l’école», souligne la vice-présidente du Syndicat des enseignants de la région de Laval (SERL), Jennifer Gagnon. Rien, donc, pour aider à diminuer la charge de travail.

Si les enseignants ont des horaires chargés partout, la pénurie de suppléants se fait davantage sentir sur les îles de Montréal et de Laval. «On n’entend pas ça de nos syndicats en Outaouais ou à Granby», rapporte Mme Morel.

La Commission scolaire de Montréal (CSDM) met de son côté les bouchées doubles pour recruter. Juste pour les enseignants, elle a rehaussé ses cibles de recrutement de 25% en vue de la prochaine rentrée. L’ajout de financement de la part de Québec, mais aussi l’augmentation de sa clientèle – environ 1000 élèves de plus par année – explique en grande partie la révision de ses besoins de main-d’œuvre, qui sont davantage criants en adaptation scolaire, au préscolaire et au primaire.

La présidente de la Commission scolaire de Laval, Louise Lortie, donne l’exemple de l’argent pour la francisation qui a été distribué essentiellement à «cinq ou six commissions scolaires». «Par exemple, nous avons accueilli des Syriens l’an dernier, c’est une école pleine. Ce sont beaucoup d’enseignants», dit-elle.

À la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys aussi les défis de recrutement sont importants, en raison notamment de l’ouverture prochaine de deux nouvelles écoles. On précise toutefois qu’il n’y a pas de pénurie d’enseignants puisqu’on dispose d’une banque de près de 750 can­didats.

Des besoins, mais pas de pénurie à l’extérieur de Laval et de Montréal

Ailleurs au Québec, les commissions scolaires ne parlent pas de pénurie d’enseignants, bien que leurs besoins soient importants.

C’est ce qu’avancent la Commission scolaire de la Seigneurie- des-Mille-Îles (CSSMI), de même que le syndicat de Champlain, qui représente les professeurs des commissions scolaires Marie-Victorin et des Patriotes, deux commissions en croissance sur la Rive-Sud de Montréal.

«Bon an mal an, en novembre, puis en février-mars, nous avons plus de besoins et moins de ressources disponibles parce que les étudiants en éducation sont en stage», explique la directrice des ressources humaines de la CSSMI, Sylvie Hall. Elle dit toutefois évaluer la possibilité d’avoir des suppléants qui auraient une tâche garantie à 100 %, afin de prévenir une éventuelle pénurie.

Dans la région de Québec, c’est la suppléance au jour le jour qui est davantage un enjeu. «On n’a pas de craintes pour remplacer des tâches à temps plein ou à temps partiel, explique Annie-Christine Tardif, du Syndicat de l’enseignement de la région de Québec. Les principales difficultés sont au niveau des spécialités, comme anglais et musique.»

À lire aussi: Recruter les jeunes enseignants, un enjeu

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