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Bientôt un vélo fantôme de plus dans les rues de Montréal

Photo: Chantal Levesque/Métro

Les rues de Montréal s’orneront d’un nouveau vélo fantôme vendredi matin, au coin de la rue Bélanger et de la 6e avenue, à l’endroit du plus récent décès d’une cycliste montréalaise.

C’est à cet endroit qu’est morte Meryem Anoun, le 14 juillet dernier après une collision avec un poids lourd. Les trois citoyens à l’origine de cette initiative ont obtenu l’aval de la famille pour installer un vélo peint en blanc. Ce dernier vise à susciter la réflexion tout en commémorant la mémoire de la victime.

«Vendredi ce sera le sixième vélo qu’on installe. C’est demandant en terme d’émotions, mais on se sent le devoir de continuer», explique au bout du fil Gabrielle Anctil, un des trois piliers de Vélo fantôme Montréal. Dans quatre cas, un poids lourd était impliqué dans le décès, alors que dans les deux autres, c’est l’emportiérage qui a mené à la chute du cycliste qui a ensuite été écrasé.

L’autre citoyenne derrière l’initiative, Hélène Lefranc, suivait directement la cycliste victime d’un accident mortel sur l’avenue du Parc en 2013. Elle avait vu dans les «ghost bikes», nés en 2003 à St.Louis, un moyen d’agir après avoir été témoin de cet évènement tragique.

Normalement, quand la cause de l’accident est corrigée, le vélo blanc est retiré. Quatre ans plus tard, les six vélos sont toujours en place. «Quand on retourne sur les lieux d’une collision après plusieurs mois ou années, on voit que presque rien ne change et que dans 100% des cas, le même décès pourrait survenir de la même manière», clame Gabrielle Anctil.

La Ville a par exemple sécurisé plusieurs viaducs à la suite du décès de Mathilde Blais, en 2014, mais selon Vélo fantôme Montréal, la création d’une piste cyclable sur la rue serait de loin préférable.

Quant aux barres latérales installées sous les camions de la Ville pour éviter les écrasements, Mme Anctil souligne que les autorités municipales ne sont pas allées assez loin. «Il aurait aussi fallu inclure cette exigence dans tous les contrats avec les fournisseurs», affirme-t-elle.

À l’image de la proposition faite en consultation publique, Vélo fantôme Montréal recommande fortement au comité exécutif de suivre l’exemple de Londres et fasse bannir les camions ayant les plus gros angles morts.

La capitale anglaise fera en effet évaluer à l’aide d’un logiciel le niveau d’angle mort des principaux modèles de camions. Ces derniers recevront une note allant de 0 à 5 étoiles. À partir de 2020, les modèles n’ayant aucune étoile seront bannis.  Il y en aurait actuellement 35 000 sur les routes londoniennes, selon le maire de la ville. À partir de 2024, seuls les camions ayant entre 3 et 5 étoiles pourront y circuler.

 

 

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