Soutenez

Des cyclistes interpellent la Ville et le SPVM

Photo: Mario Grenier/Collaboration spéciale

Fatigués de voir des véhicules stationnés sur les pistes cyclables, des cyclistes veulent interpeller la mairie et le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) pour que des mesures soient prises contre ces situations illégales et dangereuses.

Lancée sur Facebook depuis début septembre, la page #dansmapiste accueille plusieurs centaines de personnes. Chaque jour, des photos viennent alimenter la grogne des cyclistes. En cause: des voitures, des camions de livraison, des bus et même un véhicule du SPVM, tous arrêtés sur des pistes cyclables, forçant les cyclistes à dévier sur la route et à s’exposer aux voitures.

Pour Mathieu Séguin, un des quatre responsables de l’initiative, ces situations sont inadmissibles et devraient être mieux traitées par le SPVM. «La Ville met en place des aménagements cyclables censés améliorer la sécurité des gens, mais ce qu’on voit, c’est que ces aménagements ne sont pas libres. Ils ne fonctionnent pas. Ça crée des problèmes de sécurité, les cyclistes sont obligés de dévier sur la route, et ça peut causer des collisions », s’indigne-t-il.

La Ville est bien consciente de ce problème, assure Marc-André Gadoury, responsable du dossier des vélos au sein de l’administration Coderre. Pour lui, deux choses pourraient régler le problème: les contraventions et les infrastructures. «Nous avons beaucoup de policiers à vélo qui peuvent donner des contraventions, ainsi que des patrouilles de stationnement, affirme-t-il. Pour les infrastructures, on a annoncé un plan Vélo vendredi, avec la transformation de plusieurs bandes cyclables en pistes protégées, comme sur Saint-Antoine par exemple.» M. Gadoury appelle les automobilistes à respecter les zones cyclables, car selon lui, malgré les infrastructures protégées, ils peuvent continuer de s’y stationner. «Cela passe aussi par une question d’éducation», note-t-il.

[Photo: Florent Michelot]

L’amende pour stationnement gênant sur un passage piéton ou une piste cyclable s’élève à 135$. Pourtant, malgré l’illégalité de cette pratique, le SPVM ne réagit pas assez, car il ne traite pas ces cas de manière prioritaire, croit Mathieu Séguin. Pour le SPVM, des signalements sur les réseaux sociaux ne peuvent entraîner d’intervention, car elles ne répondent pas à des urgences. «Pour nous, c’est choquant. Ce qu’on tente avec cette initiative, c’est justement d’éviter l’urgence, d’éviter une tragédie. Plutôt que de dire « c’est vrai, on doit agir rapidement pour que des gens ne se ramassent pas à l’hôpital », le SVPM dit que ce n’est pas urgent. On comprend que c’est loin sur sa liste de priorité», dénonce-t-il.

Sylvain Sauvageau, chef de section de l’application des règlements de stationnement au SPVM admet que ces plaintes passent après les urgences, mais qu’elles font l’objet d’une attention particulière de la part des agents. «On intervient régulièrement, mais nos agents ne peuvent pas être partout à la fois, se défend-il. Dans l’éventail de nos réglementations, c’est un règlement sensible alors on demande à nos agents d’être pointilleux.»

Pour M. Séguin, deux approches pourraient facilement régler ce problème. La première serait de séparer les pistes cyclables des routes plutôt que de les délimiter par de la peinture au sol. La seconde est mise en oeuvre à Toronto, où une escouade de deux policiers sillonne la ville exclusivement pour donner des contraventions aux véhicules stationnés sur les pistes cyclables.

 

 

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.