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Montréal, 11e ville cycliste au monde

Photo: Yves Provencher/Métro

Montréal figure désormais en 11e place des villes cyclistes dans le monde, selon le classement des urbanistes danois Copenhagenize design company. Si la métropole a perdu trois places, elle reste en tête des villes nord-américaines. Mais le plus intéressant dans ce classement de 13 critères consiste à analyser ce qu’ont réalisé les villes qui dominent. État des lieux en trois coups de pédales.

Amsterdam domine le classement avec un score de 83%. «C’est LA ville sur la planète où il n’y a aucune raison de s’alarmer pour la place du vélo», indiquent les auteurs du classement. Avec la généralisation de zones limitées à 30km/h (contre 40km/h à Montréal), les cyclistes pédalent en sécurité. Reste toutefois à régler les questions de la congestion des pistes cyclables au centre-ville et celle du «fléau des scooters». Ces deux derniers dossiers sont aussi sur la table des élus montréalais. «Pour la congestion, la Ville travaille à créer des vélorues sur Boyer, Mentana et dans l’axe de Saint-Laurent, note Suzanne Lareau, pdg de Vélo Québec. Pour l’axe Est-Ouest, la rue des Pins est étudiée, et la piste de Maisonneuve sera bientôt prolongée vers l’Est. Mais tous ces projets ne verront pas le jour cette année.» Quant à la question des scooters électriques sur les pistes, la Ville n’a toujours pas modifié son règlement, malgré les recommandations.

Copenhague reste en 2e position. Dans la capitale danoise, le vélo représente 35% des déplacements (contre 9,5% dans les quartiers centraux de Montréal). Mais le chiffre est en baisse, notamment à cause de la promotion faite sur le port du casque, notent les auteurs de l’étude. Même si une nouvelle autoroute pour vélos est en projet, les auteurs soulignent que les élus pourraient mieux faire. «La ville a recommencé à ajouter des place de stationnement pour autos, après des années de réduction», notent-ils. À Montréal, si les cyclistes peuvent compter sur des rues plus sécuritaires (28% moins de blessés depuis 2005, selon les données du SPVM), aucun accommodement raisonnable n’est envisagé comme à Paris pour leur faciliter le code de la route. «Là-bas, on a récemment autorisé le virage à droite pour les cyclistes, mais pour implanter cela à Montréal, il faudrait que le gouvernement accepte de rouvrir le Code de la sécurité publique, ce qui n’a pas été fait depuis 30 ans», déplore Mme Lareau.

Séville arrive en quatrième position avec un score de 76% (contre 58% pour Montréal). Les auteurs soulignent que la ville espagnole construit des pistes cyclables à un rythme rapide, jusqu’à 80km par an. C’est deux fois plus qu’à Montréal, à qui les auteurs recommandent de passer à la vitesse supérieure. «Il est temps de bouger Montréal, car plusieurs autres villes nord-américaines cognent à la porte du top 20», soulignent les architectes danois. Ils déconseillent au passage à la métropole québécoise de continuer à construire des pistes bidirectionnelles. Un chapitre où Montréal ralentit au lieu d’accélérer. Si, dans le cadre de son plan de transport, Montréal s’était donné de cinq à sept ans pour faire passer son réseau cyclable de 400 à 800km, ce devrait finalement être fait en huit ou neuf ans.

Voir le classement ici

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