La sécurité informatique fait l’objet d’une première étude à Polytechnique

Les internautes plus à l’aise avec les technologies de l’information seraient les plus à risque d’être infectés par un virus sur leur ordinateur lors de leur navigation sur le web. C’est ce que révèle la première étude clinique appliquée à la sécurité informatique de Polytechnique Montréal.

L’équipe du professeur José M. Fernandez tentait d’«évaluer la susceptibilité d’un utilisateur à se faire infecter en fonction de ses caractéristiques, des mesures de protection qu’il adopte et de son comportement usager».

Les 50 sujets impliqués dans l’expérience ont accepté d’utiliser des ordinateurs portables tous protégés par le même produit antivirus afin de suivre l’état de santé de l’ordinateur et d’obtenir des données sur le comportement usager.

Parmi les cobayes, 38 % des usagers ont été exposés aux logiciels malveillants et 20 % ont été infectés. Résultats étonnants, les usagers plus expérimentés dans la navigation web seraient les plus susceptibles d’être exposés à une infection, selon les données recueillies.

«Les résultats de cette étude nous amènent à des réflexions intrigantes.  Est-ce que ces usagers «experts» sont plus à risque à cause d’un faux sentiment de sécurité, ou plutôt parce qu’ils sont naturellement curieux et donc plus tolérants aux risques? D’autres travaux de recherche sont nécessaires pour bien comprendre les causes de ce phénomène, dans le but de mieux éduquer et de sensibiliser les usagers», mentionne M. Fernandez, dans un communiqué.

L’équipe d’experts ajoute que cette information peut sembler «contre-intuitive, car elle va à l’encontre de l’avis de certains experts en informatique qui avancent qu’il serait utile d’imposer un « permis internet » aux usagers qui y naviguent».

Les données scientifiques récoltées lors de cette étude fourniront une base pour la prise de décision sur la gestion de la sécurité, l’éducation, la réglementation et les assurances en sécurité informatique.