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Des portiers de bar demandent de négocier

Photo: Yves Provencher/Métro

Les portiers du bar Le Saint-Sulpice à Montréal sont toujours dans l’attente des négociations pour la signature de leur convention collective.

Ils ont reçu la confirmation de la commission de l’accréditation syndicale le 13 septembre dernier pour la création du syndicat des portiers du Bar Le Saint-Sulpice. Il s’agirait du premier syndicat de portiers au Canada, selon le Syndicat des Métallos, dont font maintenant partie les huit portiers du Saint-Sulpice.

Mais depuis, l’employeur repousse les rencontres de négociation de la convention collective, a indiqué à Métro Vincent Pelletier, ancien portier au Saint-Sulpice et signataire de la demande d’accréditation syndicale.

Du côté du Syndicat des Métallos, on mentionne qu’ils sont actuellement en processus pour l’obtention d’un mandat de négociation, après quoi ils pourront fixer les dates de rencontre.

Vincent Pelletier soutient également qu’après l’obtention de l’autorisation syndicale, «des mesures d’intimidation» auraient été entreprises à l’égard des employés.

«On changeait nos heures, on nous demandait de changer nos techniques d’approche auprès des clients. Même que, sur les huit signataires de la demande d’autorisation syndicale, il ne reste qu’un seul portier à l’emploi au bar, les autres ont été renvoyés», affirme M. Pelletier, qui a lui-même fait partie du lot, mais continue de s’impliquer en vue des négociations.

Une source bien au fait du dossier a indiqué à Métro que le roulement des portiers est encore bien présent au bar.

Les portiers du Bar Le Saint-Sulpice peuvent difficilement exercer leur travail en toute sécurité et comme ils le croient adéquat, soutient M. Pelletier. Un constat qui est à la base de la création du syndicat.

«J’ai vu des individus avec une arme à feu dans le bar et les gérants refusaient d’appeler les services de police. J’ai séparé des individus dans des altercations où l’un d’eux avait commis des voies de fait graves et j’ai relâché ces individus dans la rue sans aucune conséquence», donne en exemple M. Pelletier au sujet de ses années comme portier au Saint-Sulpice.

De fait, il affirme que les portiers du bar «reçoivent l’ordre de ne jamais appeler la police, au risque d’entacher la réputation du bar auprès de la Régie des alcools». Une source bien au fait du dossier nous a également confirmé que les portiers reçoivent cette directive.

Au Bar Le Saint-Sulpice, Juliette, l’une des gérantes de l’établissement, dément ces propos, soutenant que les portiers peuvent appeler les corps policiers s’ils le croient nécessaire.

À la Régie des alcools, on indique qu’un appel au SPVM ne donne pas automatiquement une note au dossier du bar. «Si les appels sont faits en collaboration avec la police et de façon préventive, il n’y a pas de problème», indique Joyce Tremblay, responsable des communications. Elle ajoute que la situation devient problématique «seulement s’il y a un réel problème de tranquillité publique, par exemple des problèmes de drogue ou de prostitution», explique-t-elle.

M. Pelletier espère depuis le début des démarches que les portiers du bar puissent «procéder aux arrestations d’individus ayant commis des actes criminels ou des infractions aux lois applicables et qu’ils puissent contacter les services d’urgence sans qu’il n’y ait de répression envers eux et leur employeur». C’est ce qui fera notamment partie des demandes des employés lors des négociations, à son avis.

«Actuellement, tout ce que peuvent subir les clients fautifs, c’est qu’on les mette dehors», déplore M. Pelletier.

Il souhaiterait qu’un partenariat s’organise avec la Régie des alcools afin que les portiers puissent faire des appels au SPVM sans nuire au dossier de l’employeur. Le SPVM serait également interpellé, selon M. Pelletier, notamment afin d’obtenir certaines informations pour gérer adéquatement les allées et venues des membres de gang de rue.

Le SPVM indique qu’il est impossible pour eux de se prononcer sur un hypothétique partenariat. Même son de cloche du côté de la Régie des alcools, où la responsable des communications précise que son lien d’affaires se fait davantage avec le détenteur du permis d’alcool, soit le propriétaire du bar.

Le propriétaire du Bar Le Saint-Sulpice n’a pas retourné les appels de Métro.

M. Pelletier soutient que d’autres portiers de bar s’intéressent à leurs démarches. «Ils se tiennent au courant de l’avancée des négociations pour évaluer s’ils pourraient créer un tel syndicat dans leur établissement», affirme-t-il.

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