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La Ville de Montréal paie trop cher ses employés selon le classement d’HEC

La DRSP a déjà accepté de mettre à jour les études sur la santé respiratoire, suite au dépôt de la première motion le mois dernier, tel que confirmé par le docteur David Kaiser lors de l’assemblée publique sur la qualité de l’air qui s’est déroulée à Pointe-aux-Trembles le dimanche 24 mars. Photo: Archives Métro

Montréal fait piètre figure dans le classement de HEC Montréal, qui mesure le coût du personnel de 1100 municipalités québécoises à travers 34 indicateurs.

Selon Robert Gagné, directeur du Centre sur la productivité et la prospérité (CPP) de HEC Montréal, «la Ville compte trop d’employés et ils sont surpayés».

Le salaire annuel moyen d’un employé de la Ville est de 76 545$. Si l’on tient compte de la rémunération globale moyenne (avantages sociaux, retraites, etc), cela représente 117 450$ par salarié, soit 40% de plus que dans la moyenne des villes québécoises de plus de 50 000 habitants.

C’est aussi 22 250$ de plus que la deuxième position du classement, la Ville de Laval, où la rémunération globale atteint 95 200$ par employé. «À Montréal, les avantages sociaux comptent pour 35% de la facture. À titre comparatif, les charges sociales accordées par les villes de Québec, Longueuil et Laval avoisinent, pour leur part, les 25%», note M. Gagné.

Cette étude est du pain béni pour la Ville qui soutient le gouvernement dans sa volonté de réformer le système de retraite des employés municipaux jugé trop généreux.

«Monsieur Gagné ne nous apprend rien, c’est un constat qu’on a fait très tôt», explique Pioerre Desrochers, président du comité exécutif de la Ville. Il souligne que la rémunération globale représente désormais 52% du budget fonctionnel contre 42% en 2002.

La Ville a notamment annoncé, en avril, un plan quinquennal pour réduire de 2500 postes le nombre de fonctionnaires et ramener les effectifs au chiffre de 2002. La Ville a aussi créé un Service de performance organisationnelle pour revoir certains processus et améliorer la compétitivité, souligne M. Desrochers.

Mais selon M. Gagné, cela ne règlera qu’une partie du problème. «Le problème de fond, c’est que la rémunération de base des employés municipaux est deux fois plus élevée que celle de la moyenne des contribuables. Ce ne sont pourtant pas des métiers particuliers où les risques de mobilité sont élevés», dit-il écartant aussi l’argument de la taille de la ville: «si les salaires devaient être proportionnels à la taille, on serait super bien payé chez Walmart», ironise-t-il.

Du côté syndical, on se désole de l’angle adopté par le palmarès. «On trouve désolant que M. Gagné se permette des jugements de valeur alors qu’on attend de lui un travail scientifique pas qu’il joue le jeu du gouvernement qui fournit les subventions de son centre de recherche», souligne Pierre-Guy Sylvestre, économiste au Syndicat canadien de la fonction publique. D’autant plus que la précision des données municipales varie selon les villes, note-t-il. Par exemple, la ville de Chateauguay est incapable de différencier le salaire des cols bleus de ceux de ses cols blancs et ses pompiers, qui sont tous établis à 93 066$.

M. Sylvestre aurait préféré que le palmarès retienne la méthodologie employée par l’Institut de la statistique du Québec qui calcule le taux horaire, la meilleure façon selon lui de refléter la réelle valeur du travail fourni. «Qu’on ne vienne pas nous dire après qu’un col bleu, qui va réparer un tuyau qui fuit à minuit le 24 décembre, ne mérite pas son salaire», conclut-il.

 

En détails
En fouillant dans le détail des indicateurs, on remarque que Montréal figure en queue de peloton des grandes villes pour quasiment tous les services, qui lui coûtent cher. Le coût de l’administration générale par habitant a ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2012, alors que la hausse dans les 9 autres villes de plus de 50 000 habitants n’a été que de 3%.

La Ville sous-performe aussi dans le coût des salaires de son service de police et de son service incendie, ainsi que pour les coûts du déneigement par kilomètre et le coût du réseau d’égouts.

Les secteurs où la Ville fait meilleure figure sont ceux des coûts de traitement des eaux usées, de l’eau potable, de la collecte des déchets, ainsi que du côté du ratio d’endettement.

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