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Conduites gelées: 5 jours sans eau pour Mme Go et sa famille

Photo: Isabelle Bergeron/TC Media


Vivre sans pouvoir prendre sa douche, se laver les dents, faire sa vaisselle ou même aller aux toilettes, c’est ce qu’a vécu la famille Go entre le 28 février et le 5 mars, puisque son tuyau d’approvisionnement en eau a gelé à deux reprises.

Sans eau courante, la famille de six, vivant à Parc-Extension, doit s’approvisionner par ses propres moyens, que ce soit en allant acheter de l’eau dans un dépanneur ou encore auprès de ses voisins.

«Nous sommes la seule bâtisse de notre rue à manquer d’eau. Nous dépensons environ 20$ par jour pour acheter un 18 litres d’eau et nous allons au moins 20 fois dans une journée chez des amis de mes enfants, qui habitent à proximité, afin de remplir des chaudières d’eau», raconte Grace Go, mère de quatre enfants, dont le plus jeune a deux ans.

La façon philippine
Le pire, selon la famille, est d’aller à la salle de bain. Sans eau, il n’est pas possible de tirer la chasse lorsqu’un membre doit se rendre à la toilette, ni de se laver.

«Nous nous lavons à l’aide d’un seau d’eau chaude et d’une tasse. Pour la toilette, nous devons aussi nous débrouiller. Je montre à mes enfants la façon philippine de faire les choses. Venant moi-même des Philippines, je leur ai appris la façon de faire de mon pays», explique la matriarche.

N’ayant toujours pas d’eau, la famille a décidé d’aller manger à l’extérieur, le 1er mars. Même en choisissant les restaurants les moins dispendieux du secteur, la famille s’est retrouvée avec une facture de plus de 200$, seulement pour ces repas du dimanche.

«C’est beaucoup trop cher pour nous. Je devais trouver une façon de cuisiner, car nous ne pouvions pas nous le permettre. Surtout avec les coûts pour l’eau, c’était trop dispendieux», soulève Mme Go.

Une courte réjouissance
Mme Go a joint l’arrondissement le 2 mars et un employé de la ville est venu travailler sur ses tuyaux, le 3 mars. L’eau a été rétablie dans l’après-midi, au grand bonheur de la famille.

«C’était comme une grande fête. J’ai invité mes voisins à venir prendre le thé, car j’avais maintenant de l’eau pour faire du thé. Nous avons pu prendre nos douches, faire la vaisselle et aussi faire du lavage. Nous étions tellement heureux», se souvient Mme Go.

Toutefois, la joie a été de courte durée. Le 5 mars, l’eau avait à nouveau été coupée, le tuyau ayant gelé une seconde fois.

«Nous avons suivi les indications de la Ville en laissant nos robinets ouverts pour qu’il y ait toujours de l’eau qui coule. J’étais contre cette idée, car je suis une environnementaliste et c’est du gaspillage. Mais, nous avons tout de même suivi les instructions. Malgré tout, nous voilà à nouveau sans eau», déplore Mme Go.

L’arrondissement est retourné chez Mme Go au cours de la journée du 5 mars. La situation a été corrigée et l’eau coule de nouveau à flots depuis.

Garder le sourire
Malgré les déboires, Mme Go garde toujours le sourire. «J’ai vécu tellement d’épreuves dans ma vie que cette situation n’est pas des plus difficiles pour moi, mais ce n’est pas le cas pour mes enfants. Ils ont tous très hâte de retrouver l’eau courante. Selon moi, nous sommes perdants si nous nous soumettons à la colère. Si nous rions, nous gagnons et j’aime être une gagnante», souligne-t-elle.

Elle croit d’ailleurs qu’il y a un aspect positif à cette situation. Son fils, Tristan, a réalisé qu’il était chanceux de vivre dans un pays où il y a l’eau courante. «Il apprécie plus les avantages de vivre au Canada. Tous mes enfants sont reconnaissants», fait-elle valoir.

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