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Le coût et l’insalubrité des logements ont des impacts sur la santé des Montréalais

Le directeur de santé publique dénonce les impacts du manque de logement social sur la santé des Montréalais.

Dans son rapport intitulé «Pour des logements salubres et abordables» présenté lundi, le Dr Richard Massé recommande que le gouvernement fédéral réinvestisse dans les programmes de logements sociaux et communautaires.

Le coût trop élevé et l’insalubrité d’une part importante des logements de Montréal ont des effets négatifs sur la santé de ceux qui y vivent, selon ce rapport, qui analyse diverses sources de données des dernières années. Par exemple, 50 000 ménages, soit le quart des locataires montréalais qui consacrent plus de 30% de leur revenu au paiement du loyer, ont rapporté avoir manqué de nourriture en 2014. La mauvaise alimentation a par la suite un impact sur divers problèmes de santé comme le diabète et l’hypertension.

«Si on fait une chaîne logique, le logement sociale prévient l’infarctus», a estimé Marie-France Raynault, directrice du Centre Léa-Roback, l’une des auteures du rapport, dans le cadre du Forum montréalais sur le logement et la santé qui avait lieu lundi au Centre de recherche du CHUM.

En tout, ce sont 210 000 ménages qui consacrent plus de 30% de leur revenu au paiement du loyer. Cette situation précaire entraîne également des problèmes de santé mentale comme de l’anxiété.

D’autre part, près de 30% des ménages montréalais avaient en 2014 des problèmes d’insalubrité dans leur appartement. Il s’agit notamment de moisissure, de rongeurs, de punaises de lit et de coquerelles. Le rapport souligne que 5000 enfants souffrent d’asthme en raison de moisissures ou d’humidité excessive dans leur logement.

Selon le Dr Massé, la création de logements sociaux est une solution centrale à ces problèmes, le marché ne pouvant répondre naturellement aux besoins. Il déplore le désinvestissement du gouvernement fédéral de cet enjeu depuis plusieurs années. «Les investissements du gouvernement fédéral dans le logement abordable sont passés de 1,6 G$ par année, en 1989, à 2,2 G$, en 2008. En dollars constants de 1989, cela représente une baisse de 620 M$en pourcentage du PIB, le niveau de financement est passé de 0,24% à 0,15%», peut-on lire dans le rapport.

Le directeur de santé publique recommande par ailleurs la création d’une stratégie canadienne, de même qu’une politique québécoise de l’habitation. «S’il n’y a pas une volonté de payer plus pour du logement social, ça va engendrer des coûts ailleurs dans la société», a conclut le Dr Massé.

François Saillant, coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain, s’est réjoui de la publication du rapport. «C’est un outil précieux qui va dans le sens de ce qu’on demande depuis des années», a commenté M. Saillant.

«Il y a plusieurs recommandations qui devraient s’adresser au gouvernement du Québec et qui sont absentes du rapport, a pour sa part soulevé Maude Bégin Gaudette, porte-parole du Regroupement des comités logements et associations de locataires du Québec. Il faudrait qu’il y ait un contrôle universel obligatoire des loyers, ce qui permettrait de contrôler la hausse constante des prix. Aussi, à Montréal, il y a une bonne règlementation sur la salubrité des logements, mais elle est plus ou moins bien mise en application.»

Des représentants des principaux partis politiques fédéraux, à l’exception du Parti conservateur, se sont engagés devant les participants au Forum à défendre des plans ou des stratégies de logement abordable passant par des réinvestissements.

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