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L’emportiérage dans la mire de la Ville de Montréal

Photo: Yves Provencher/Métro

La Ville de Montréal veut pouvoir punir plus sévèrement les emportiérages, ces accidents au cours desquels les cyclistes heurtent des portières de voiture ouvertes.

«Emportiérage, c’est synonyme de danger de mort pour les cyclistes», a fait remarquer lundi le maire de Montréal, Denis Coderre.

Dans les recommandations que la Ville a acheminées à Québec en vue de la réforme du Code de la sécurité routière et qui ont été dévoilées lundi, elle indique qu’elle souhaite augmenter les sanctions imposées aux automobilistes responsables d’un emportiérage. Présentement, les amendes s’élève à 30$.

La Ville veut également que l’emportiérage soit considéré comme un accident. Cela aurait pour effet de faciliter la tâche des cyclistes qui veulent obtenir un dédommagement de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ).

«Cette nouvelle définition d’accident ouvrirait la porte à des obligations pour la personne qui provoque l’accident, a expliqué l’instigateur de la campagne Une porte, une vie, Pierre Rogué. Elle va devoir appeler des secours et venir en aide à la victime. Elle ouvrirait aussi la porte à des obligations pour les policiers, qui devront faire des rapports. [Présentement], dans la quasi-totalité des cas, les policiers refusent de faire un rapport parce que ce n’est pas considéré comme un accident.»

Projet Montréal, qui a déjà réclamé des changements législatifs pour que l’emportiérage soit reconnu dans le Code de la sécurité routière, était satisfait des propositions de la Ville de Montréal. Sa conseillère Marianne Giguère a toutefois indiqué que la majoration des amendes données aux automobilistes à l’origine d’un emportiérage doit être substantielle.

«En Ontario, la contravention pour un emportiérage est passé à 325$. Là on commence à parler», a dit Mme Giguère.

D’après les données du Service de police de Montréal, le nombre d’emportiérage a triplé au cours des trois dernières années, a souligné le maire Coderre. En 2012, 60 cyclistes ont percuté une portière de voiture alors qu’en 2014, ils étaient 164.

En plus d’un durcissement des dispositions touchant l’emportiérage, la Ville de Montréal aimerait que le montant des amendes qui sont données aux cyclistes qui ne respectent pas le Code de la sécurité routières soit haussé – elles s’élèvent à environ 40$ – et que l’imposition de point d’inaptitude à ceux qui détiennent un permis de conduire prenne fin.

S’il n’en tenait qu’à la Ville de Montréal, l’arrêt Idaho (pas un arrêt complet aux intersections) serait permis devant un panneau d’arrêt, mais pas devant des feux de circulation. Les cyclistes pourraient aussi circuler dans les voies réservées aux bus, sur les trottoirs – à une vitesse de marche – et entre deux véhicules si la manœuvre est sécuritaire et si les aménagements le permettent. Ils pourraient aussi franchir une intersection devant un feu piéton. Le port du casque ne serait pas obligatoire pour encourager la pratique du vélo, mais l’utilisation d’un téléphone ou d’un baladeur serait proscrite.

Vélo-Québec s’est aussi dit heureux des propositions de la Ville. «Montréal reconnaît le vélo, a mentionné le vice-président de Vélo Québec, Jean-François Pronovost. Elle milite en faveur d’un Code de la route qui va reconnaître les cyclistes comme des usagers de route à part entière»

Le projet de loi du ministre des Transports, Robert Poëti, qui réformera des dispositions du Code de la sécurité routière touchant les cyclistes doit être déposé cet automne à l’Assemblée nationale.

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