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Les 8000 cols blancs de Montréal en grève tournante dès la fin janvier

Photo: Yves Provencher/Métro

Les 8000 cols blancs de la Ville de Montréal seront en grève tournante à compter du 25 janvier.

Le Syndicat canadien de la fonction publique (FTQ) a annoncé mercredi matin que ce mouvement de grève tournante s’étalera sur 36 jours, jusqu’au 29 février prochain.

Ainsi, tour à tour, a ajouté le syndicat, les différents services, bureaux et arrondissements de la Ville seront touchés par ce mouvement qui se terminera avec une journée de grève générale le 1er mars, date limite du paiement des taxes municipales.

Les cols blancs intensifient donc leurs moyens de pression. Ils avaient tenu une demi-journée de grève le 9 décembre dernier.

De plus, les cols blancs n’effectueront aucun travail en heures supplémentaires durant toute cette période. Par contre, ils assureront tous les services essentiels prescrits par la loi.

Les cols blancs de Montréal sont sans contrat de travail depuis 2012. La dernière journée de négociation, le 18 décembre dernier, n’a pas satisfait le syndicat. «La Ville n’a pas montré grand-chose à la dernière rencontre. On a seulement parlé des caisses de retraite le matin et l’administration n’était pas ouverte à changer sa position sur l’appel à la sous-traitance», a expliqué à Métro Alain Fugère, président du syndicat des cols blancs.

«On pensait en arriver à un règlement avant les Fêtes, mais on avait dit que si l’attitude de la Ville ne changeait pas, on s’enlignait vers un conflit majeur en 2016. Et c’est vers ça qu’on s’en va», a ajouté M. Fugère, ajoutant que plusieurs autres employés de la Ville ont également une dent contre l’administration.

Les syndiqués dénoncent principalement les intentions de l’administration Coderre de faire davantage de place à la sous-traitance et à la privatisation dans leur convention collective.

«La Ville veut privatiser de 6 à 8 services [actuellement maintenus par des cols blancs], dont l’informatique, les magasiniers, les agents de stationnement, les sports et loisirs. On nous demande plus d’aisance dans la sous-traitance», déplore M. Fugère.

Cette levée de boucliers des cols blancs envers cette exigence de la Ville n’est pas seulement faite pour «protéger des jobs», précise Alain Fugère, mais surtout pour protéger le portefeuille des citoyens. «Ce n’est pas vrai que je vais laisser le privé faire toutes les jobs et que mes taxes vont augmenter. Parce que ce n’est pas vrai que ça nous coûte moins cher en faisant appel au privé», précise le président du syndicat, faisant référence aux possibles «extras» qui peuvent être ajoutés aux contrats.

En rappelant notamment le contrat accordé à un coordonnateur aux réfugiés syriens à 1800$ par jour, M. Fugère se questionne sur les intentions de l’administration du maire Denis Coderre. «Pourquoi tient-il autant à faire appel au privé? Le problème, c’est que quand tu fais autant appel à la sous-traitance, tu n’as rien compris de la commission Charbonneau», s’inquiète le président des cols blancs.

Il reconnaît que cette grève tournante impliquera plus de désagrément pour la population, mais croit que c’est «la seule voie» pour avoir une entente le plus rapidement possible.

La Ville de Montréal n’a pas voulu commenter la situation puisque «les discussions se poursuivent avec le syndicat».

Cliquez ici pour connaitre le calendrier des services qui seront en grève.

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