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«L’été du vélo bashing!»

Photo: TC Media – Hélène Ruel
Hélène Ruel - La Nouvelle Union / TC Media

Alain Provençal se dit gêné, peiné et inquiet de ce qu’il a vu, lu et entendu cet été au sujet du cyclisme. «On peut vraiment parler de l’été du vélo bashing!»

Coordonnateur de Tourisme Victoriaville et sa région, M. Provençal n’a pu s’empêcher de réagir à la nouvelle de ces cyclistes visés par un tireur armé d’un fusil à plombs à Sainte-Élizabeth-de-Warwick et à Kingsey Falls.

«C’est rendu heavy!», déplore M. Provençal.

Il espère qu’il n’y a aucun lien à faire avec ce flot de commentaires «menaçants» à l’égard des cyclistes qui ont déferlé sous l’article paru dans le compte de Facebook de lanouvelle.net quelques semaines plus tôt.

Ces internautes applaudissaient une pétition réclamant l’interdiction aux cyclistes d’emprunter les routes où la limite de vitesse dépasse les 50 km/heure.

«Quand on lit des commentaires comme «quand je les croise avec une grosse pelle j’ai juste envie de les pousser dans le fossé» ou «ma leur friser les poignées», ce sont des menaces sérieuses et je trouve cela inquiétant.»

Tellement inquiétant qu’il est passé à un cheveu de demander à la Sûreté du Québec de mener des vérifications. «Mais je ne l’ai pas fait, me disant qu’il me fallait relativiser. J’ai toutefois fait parvenir la recension de ces commentaires à Suzanne Lareau de Vélo Québec.»

Les réseaux sociaux paraissent un exutoire pour exprimer sa colère, poursuit-il. «Je ne dis pas qu’il faut faire un amalgame entre ce qui s’écrit dans l’anonymat des médias sociaux et ce qui s’est passé dans la région il y a quelques jours, mais qui nous dit que ces commentaires menaçants ne pourraient pas donner l’idée à quelqu’un de passer à l’acte?»

Commissaire touristique depuis plus de 25 ans, M. Provençal dit que la région de Victoriaville a mis bien des années à se bâtir une réputation de destination vélo. «Une réputation, c’est long à bâtir… mais tellement facile à démolir.»

Le cyclisme constitue une manne touristique et économique pour la région, parlant de ces activités comme le Bonjour Printemps, le Triathlon du Grand Défi, du passage des grandes randonnées Charles-Bruneau ou encore Pierre-Lavoie, de la Classique des Appalaches. Il évoque les huit circuits proposés, certains empruntant des tronçons du Parc linéaire très achalandé. «Il y a plein de cyclistes qui viennent ici pour s’entraîner.»

Il évoque aussi les retombées économiques. «Au Victorin, par exemple cet été, six groupes de cyclistes (600 personnes) ont généré 307 nuitées. Alors qu’individuellement, l’hôtel a accueilli 109 cyclistes pour 52 nuitées. Le tout générant des retombées d’un peu plus de 40 000 $. Et on pourrait parler de tous établissements qui proposent d’accueillir les cyclistes comme Le Champayeur à Warwick.»

Tous ces efforts et investissements pour mettre Victoriaville et sa région sur la carte cyclotouristique du Québec se trouvent fragilisés, croit-il, par des incidents comme celui survenu il y a quelques jours.

«Quand on est rendu à la télé et à la radio pour une affaire comme ça, je ne peux que réagir! On ne veut personne qui nuise à notre réputation et à nos investissements!»

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