Travailleuses domestiques: une coalition somme la ministre Maltais d’agir

Après une année de gouvernement péquiste, des groupes de défense des droits des travailleurs somment la ministre de l’Emploi et de la solidarité sociale, Agnès Maltais, d’agir afin de protéger les femmes, souvent immigrantes, qui travaillent comme domestiques.

C’est que ces travailleuses ne sont pas couvertes par la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP), une situation qui les placerait dans une position vulnérable face à leur employeur, selon la Coalition la CSST pour les travailleuses et les travailleurs domestiques. «C’est un travail sous-estimé historiquement, sous payé. Il y a des problèmes de harcèlement de la part de leurs employeurs, a déploré en point de presse Jean Lacharité, vice-président de la Centrale des syndicats nationaux. Au Canada, le permis de travail pour domestiques est souvent rattaché à un employeur, ce qui les rend extrêmement vulnérables. Ça a un effet dissuasif sur les plaintes, puisque si elles se font congédier par leur employeur, ça met fin à leur permis de travail, et elles peuvent donc se faire expulser.»

La Coalition dénonce aussi la lenteur de la réponse du gouvernement Marois à la problématique. Selon la porte-parole Margo Legault, la ministre Maltais avait affirmé que la situation des travailleuses domestiques la préoccupait «au plus haut point» lorsqu’elle a été élue, il y a un peu plus d’un an. «La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) espérait qu’il y ait un projet de loi qui permettrait aux domestiques d’être couvertes comme tous les autres travailleurs, alors on peut mal cacher notre déception qu’une telle loi n’ait jamais aboutie», s’est désolée Louise Mercier, vice-présidente représentant les femmes de la FTQ.

Du côté du gouvernement, on affirme bien connaître la problématique. «Il faut se rappeler que ça ne fait seulement qu’un an que nous formons le gouvernement, et qu’il faut du temps pour réparer les erreurs dues à l’inaction du gouvernement précédent. Nous travaillons à faire ce que le précédent gouvernement libéral n’a pu faire en 9 ans», a laissé tomber l’attachée de presse de Mme Maltais, Mélanie Harvey.