Radio-Canada coupera 657 postes en deux ans

La Société Radio-Canada (SRC) coupera 657 postes à temps plein au cours des deux prochaines années.

Le président-directeur général de la SRC, Hubert T. Lacroix, a informé jeudi midi ses employés des compressions à venir.

Près de 573 postes seront abolis au cours des prochains mois, le restant le sera l’année suivante. Le réseau francophone devra dire au revoir à 230 employés alors que le réseau anglophone en perdra 334. Neuf postes seront coupés dans les services institutionnels.

Les indemnités de départ devraient atteindre 33,5M$, a évalué la société d’État. Aucun programme ne sera offert pour encourager les départs volontaires. Les employés mis à pied seront avisés d’ici la fin du mois

La SRC espère ainsi combler un manque à gagner de 132M$ pour l’exercice financier 2014-2015. Il est entre autres attribuable à la perte des droits de diffusion des matchs de hockey par la CBC, mais aussi aux revenus publicitaires qui n’ont pas été à la hauteur des attentes.

La couverture des événements sportifs sera également réduite. La SRC mettra fin au bulletin de sports en fin de soirée et elle ne tentera plus d’obtenir de contrat pour des droits de diffusion du sport professionnel. Des événements d’envergure, tels que les Jeux olympiques ou la Coupe de soccer à Rio, continueront d’être couverts par la société d’État, mais de façon différente.

La SRC misera aussi davantage sur ses émissions nationales que ses émissions régionales. Des changements seront également apportés l’offre publicitaire qui deviendra «multiplateforme pancanadienne».

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«C’est un électrochoc, a dit le président du Syndicat des communications de Radio-Canada, Alex Levasseur. Les gens vivent cela pour une troisième fois depuis 2009. Chacun se demande qui va recevoir une lettre de départ. Au service des sports, c’était le drame. Les gens pleuraient. Malgré les succès qu’ils ont eus, ils voient bien qu’il n’y a plus d’avenir pour eux à Radio-Canada.»

Le président de la Guilde à Radio-Canada/CBC, Marc-Philippe Laurin, s’attend de son côté à ce qu’environ 300 de ses membres perdent leur emploi. «C’est la fin d’une époque», a-t-il lancé.

Le Syndicat des employés de bureau et professionnels de la SRC devra laisser partir 36 de ses employés. La présidente du syndicat, Isabelle Doyon, a noté une hausse des cas d’épuisement professionnel depuis les coupes faites en 2012.

Il y a deux ans, la suppression de 650 postes avait été annoncée par la SRC. Le gouvernement de Stephen Harper avait décidé de couper 115M$ en trois ans dans le budget de la société d’État. Celui-ci s’élevait alors à 1,1G$. Trois ans plus tôt, 800 employés ont été mis à pied.

Le Nouveau Parti démocratique a vivement dénoncé «les compressions idéologiques» effectuées par le gouvernement de Stephen Harper. Le député de Longueuil, Pierre Boucher, s’est dit inquiet jeudi pour la poursuite des activités de la société d’État.