Accélération du réchauffement terrestre?

Au rythme actuel d’émissions de carbone, d’ici 30 ans, les températures terrestres auront augmenté de +2°C par rapport au début du siècle dernier, selon une étude montréalaise publiée mercredi dans la revue Nature Climate Change.

À ce jour, l’homme a rejeté l’équivalent de 600 milliards de tonnes de carbone. Selon les calculs des trois chercheurs montréalais, les températures augmentent en moyenne dans le monde de 1,7°C pour chaque tératonne de carbone émise dans l’atmosphère.

«À ce rythme, nous aurons émis assez de CO­₂ pour réchauffer les terres de 2°C d’ici une trentaine d’années», indique Damon Matthews, professeur au département de géographie de l’Université Concordia.

Ces calculs correspondent aux estimations des scientifiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). La nouveauté vient du fait que les chercheurs montréalais affiliés à l’Université Concordia et au centre de recherche Ouranos ont établi une carte simulant les augmentations de température attendues aux quatre coins de la planète.

Selon cette carte imaginée par les chercheurs à partir de 12 modèles climatiques reconnus mondialement, c’est en Arctique que la hausse des températures serait la plus marquée (+4,5°C). Le Québec arrive non loin avec une hausse autour de 3°C par tératonne accumulée dans l’atmosphère, juste derrière le Groenland.

Pour Martin Leduc, coauteur de l’étude et spécialiste des simulations climatiques chez Ouranos, le Québec se distingue surtout parce qu’une partie de son territoire est en territoire nordique. «Dans le Sud du Québec, nos calculs indiquent une hausse d’environ 2,5°C par tératonne émise», souligne-t-il.

Cette cartographie précise des hausses de température pouvant s’avérer très utile au cours des futures négociations sur le climat. «Chaque pays pourra évaluer si les cibles environnementales prises à l’échelon mondial auront des impacts suffisants à l’échelon local», ajoute M. Martin.