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9 – Le film: Duels par la parole

Photo: Collaboration spéciale

Quelques-uns des cinéastes les plus populaires du Québec se réunissent autour de 9 – Le film pour offrir des sketchs qui portent sur le merveilleux monde de la communication.

Il y a 10 ans, Stéphane E. Roy avait écrit la pièce de théâtre 9. Désirant la transposer au cinéma, il a lancé la balle à plusieurs réalisateurs, comme Jean-Philippe Duval et Claude Brie, qui ont répondu présents. «Surtout qu’on avait carte blanche, se rappelle Marc Labrèche. On était encouragé à la personnaliser et j’ai pu plonger dans les silences et les malaises que j’aime tant.»

Dans ces univers où les mots priment, les joutes verbales sont nombreuses et elles forment des duels qui sont aussi rapides que dans un western. «C’est le texte qui va faire en sorte si ça fonctionne ou pas, admet Ricardo Trogi. Ça et la direction que tu veux prendre avec les acteurs.» Et les comédiens talentueux sont nombreux, que l’on pense à Maxim Gaudette, Alexis Martin et autres François Papineau.

Pas question pour autant de se laisser aller à des prouesses techniques. «Je n’avais pas grand-chose à inventer, avoue Luc Picard. L’histoire est assez simple. Si je commence à faire de l’esbroufe, je vais seulement avoir l’air de quelqu’un qui veut se fait remarquer. Ça ne se prêtait pas à des aventures cinématographiques.»

«9 – Le film est beaucoup dans le sous-texte, dans ce qu’on ne dit pas. Il y a ce que tu entends et ce que tu n’as pas entendu et que tu perçois. » – Stéphane E. Roy, créateur de 9 – Le film

Sans embrasser autant l’humour noir que Les nouveaux sauvages de Damian Szifron, 9 – Le film demeure dans des eaux cocasses, ludiques et spirituelles. Des disputes et autres moments absurdes guident les récits, qui s’articulent autour d’un cordonnier mal chaussé qui donne des conférences sur la communication.

«Je trouve que dans plusieurs longs films, il y a des moments plates, confie Stéphane E. Roy. Mais dans un film à sketchs, chaque petit carré de temps est réfléchi, parce que chaque réalisateur passe du temps dessus. C’est comme si on maximisait l’efficacité de chaque minute. J’ai étudié en cinéma et on analysait des films comme New York Stories, Montréal vu par… et Cosmos. Aucune de ces œuvres n’a un fil conducteur aussi efficace que le nôtre.»

Inégal?

Les films à sketchs ont souvent mauvaise réputation. Il y a généralement quelques segments qui sont jugés plus inégaux.

«Je pense que c’est une qualité que ça soit inégal, relativise le réalisateur Éric Tessier. Tu as des parties différentes qui sont faites par des réalisateurs différents et l’inégalité peut venir du fait de ta propre sensibilité. Tu vas peut-être être un gros fan d’Érik Canuel et haïr Micheline Lanctôt ou l’inverse. De toute façon, s’il y a un film que tu n’aimes pas, il dure au maximum 10 minutes et il va y en avoir un autre après. Tout le monde y trouve son compte.»

En salle vendredi

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