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L'art d'aimer: la complexité des sentiments

L’amour, le désir, le sexe. Emmanuel Mouret tente de démêler tout ça dans L’art d’aimer. Le cinéaste français y met en scène des personnages incarnés par François Cluzet, Judith Godrèche, Gaspard Ulliel et son actrice fétiche Frédérique Bel.

«Je ne vois pas tant Frédérique Bel comme une muse, a expliqué le réalisateur lors de son passage à Montréal dans le cadre du Festival des films du monde. Je m’inspire principalement de ce que je ressens, je ne parle de personne en particulier. Après, c’est vrai que Frédérique a cet aspect à la fois drôle, touchant et très particulier qui est assez rare chez les comédiennes.»

C’est pourtant son quatrième film de suite avec elle. «Emmanuel est quelqu’un qui m’a beaucoup donné con­fiance à une époque où je  me demandais si j’allais être actrice ou pas, confie la chaleureuse interprète. J’ai fait mon premier rôle au cinéma avec lui et ça me semble une évidence de le suivre.»

À la lecture du scénario, l’ancienne Dorothy Doll de La minute blonde a aimé tous les personnages… sauf celui que le créateur de Fais-moi plaisir lui demandait de jouer. «Je n’avais pas spécialement de compassion pour la voisine, se rappelle-t-elle. Je trouvais qu’au niveau de l’écriture, c’était trop redondant… Il y avait ce défi-là d’en faire un personnage attachant. Elle ne subit pas un truc dramatique comme les autres. On ne la plaint pas, on a seulement envie de l’éclater contre le mur!»

Tout comme les protagonistes de Changement d’adresse et de Un baiser s’il vous plaît du même auteur, ceux de L’art d’aimer semblent souvent incapables de se satisfaire de ce qu’ils ont et sont tiraillés par leurs dilemmes moraux. «Les personnages essayent à la fois d’être à l’écoute d’eux-mêmes, de leurs désirs, et d’être attentifs aux autres, analyse Emmanuel Mouret. Ce n’est pas toujours facile!»

Ironiquement, lorsqu’ils décident de parler de sentiments amoureux, les situations se compliquent. «L’honnêteté n’est pas forcément fantasmagorique, lance Frédérique Bel. Au moment où l’on cherche à expliquer les choses en amour, on a tout faux. Plus on essaye d’expliquer l’indicible, plus on se perd, et c’est ça que j’aime chez Emmanuel. Ses films, c’est l’art de tourner autour du pot.»

Se reconnaître à l’écran

Les personnages de l’univers d’Emmanuel Mouret semblent débarquer d’une autre planète. La nature humaine n’est jamais fondamentalement mauvaise dans ses films. Il y a seulement de bonnes et de mauvaises décisions, avec leurs conséquences. Ce ton immédiatement reconnaissable détonne avec ce qui se fait ailleurs.

«Il y a beaucoup de films qui m’agacent parce que je trouve les personnages très vulgaires, brutaux, violents et individualistes, reconnaît le metteur en scène. Ils ne correspondent pas à mon sentiment des choses. Je ne sais pas si beaucoup de films contemporains représentent véritablement la réalité du monde, et parfois, les gens me rassurent plus que les personnages que je vois au cinéma.»

L’art d’aimer
En salle dès le 27 janvier

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