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Album de souvenirs d’Osheaga

Photo: Josie Desmarais/Métro

De Lorde à Jack White en passant par Skrillex et Jimmy Hunt, nous avons assisté aux concerts offerts au parc Jean-Drapeau dans le cadre du festival Osheaga ce week-end. Morceaux choisis.

Lorde

Lorde
(Photo: Yves Provencher/Métro)
C’est devant une véritable marée humaine que Lorde a balancé hier, en ouverture de spectacle, son Glory and Gore. «Balancer» est un terme approprié ici, puisque la chanteuse a fait honneur à sa réputation de bibitte de scène étrange qui semble ressentir dans son corps entier chaque note, chaque vibration, et qui accompagne toutes ses pièces de danses saccadées et frénétiques. (Une réputation qu’elle a acquise notamment lors de sa prestation à la dernière cérémonie des Grammy Awards).

C’est donc le corps entortillé dans des contorsions abracadabrantes et le visage caché derrière le rideau de sa tignasse ondulée que la femme de 17 ans, accompagnée d’un batteur et d’un claviériste-D.J., a chanté les titres de Pure Heroine, la voix enveloppée par les chœurs en playback.

Quasiment tous les morceaux qu’elle a interprétés étaient du reste tirés de ce long jeu, lancé en septembre dernier, qui a fait de l’artiste néo-zélandaise la star planétaire qu’elle est aujourd’hui. Deux pièces issues «d’ailleurs» sont venues compléter le tout, à savoir Bitting Down, tirée de son maxi The Love Club EP, et une reprise de Swingin’ Party, des mythiques Replacements, groupe qui a joué juste avant elle sur la scène d’à côté. D’une intensité follement dramatique pendant ses chansons, mais tout sourire pendant ses interventions, Lorde a aussi monologué un peu, confiant qu’elle n’en revenait toujours pas que chanter soit devenu «sa job».

Coquine, elle a également salué les nombreux mammifères marins gonflables (dauphins, baleines, etc.) que les spectateurs tenaient en main (un accessoire très en vogue, hier, le mammifère marin gonflable). «J’adore ce festival pour tellement de raisons», a-t-elle lancé, avant de demander à la foule: «Vous allez bien? Cool?» Cool, oui. Très cool.(Natalia Wysocka)

OutKast

Osheaga
(Photo: Josie Desmarais/Métro)
Que ce soit avec la vidéo en arrière-plan d’une jeune fille aux seins nus qui enlève sa culotte ou avec le concours de «chix» durant Hey Ya, Andre 3000 et Big Boi font preuve de love facile, disons. Le vétéran groupe rap OutKast, qui fête son 20e anniversaire, déploie son trousseau de succès assez tôt dans sa prestation, égrenant rapidement Bombs Over Baghdad, I’m Sorry Miss Jackson et Roses. Fort d’une prestation très attendue et d’un accueil survolté, OutKast quitte la scène 10 minutes avant son heure. Le sarcophage humain qui nous emmure s’effrite graduellement, sans offrir de rappel. (Jeff Yates)

Serena Ryder

Osheaga
(Photo: Josie Desmarais/Métro)
L’Ontarienne Serena Ryder était gonflée à bloc pour son show sur la scène de la Montagne. Sautillant tout au long des premières chansons qu’elle a interprétées, Ryder était rayonnante et visiblement heureuse d’être là. Elle a offert plusieurs titres issus de son dernier album, Harmony, sorti en 2012. «C’est tellement un honneur d’être ici! Je voulais vraiment participer à ce festival!» Les premières chansons (Nobody but You, Mary Go Round, Heavy Love, Fall) goûtaient l’énergie de l’été et la fraîcheur de la jeunesse. Elle a ensuite enchaîné avec It’s No Mistake, qui paraîtra sur un prochain opus. Le dernier segment du court show de 40 minutes (avec, notamment, What I Wouldn’t Do et Stompa) a laissé place au côté plus rock de la musicienne, mettant en valeur ses impressionnantes aptitudes vocales. (Andréanne Chevalier)

Skrillex

Osheaga skrillex(Photo: Josie Desmarais/Métro)
Il nous a aguichés longtemps avec de courts extraits de ses deux premiers albums, mais ce sont des pièces tirées de sa dernière œuvre, Recess, qui ont meublé l’essentiel du spectacle de Skrillex, endiablé comme jamais dans son vaisseau spatial tiré tout droit du film Aliens. Le jeune prestidigitateur «digital» nous casse la gueule en fin de prestation avec ses bons vieux (ha!) succès Scary Monsters and Nice Sprites, Bangarang et autres Cinema, alors que le soleil se couche, que son vaisseau décolle et qu’il nous promet la lune. (Jeff Yates)

Jack White

Osheaga jack white(Photo: Josie Desmarais)
C’est en fredonnant le refrain de Seven Nation Army, de l’ancien groupe de Jack White, The White Stripes, que la foule imposante appelle le guitariste et chanteur, qui œuvre depuis longtemps en solo. Nous trouvons cela un peu curieux et improbable. Et pourtant. L’homme en bleu nous contredit rapidement, interprétant Fell in Love With a Girl dudit ex-groupe dès la deuxième chanson du spectacle, au grand plaisir des convives. Entouré de musiciens chevronnés entraînés à la perfection, Jack White explore d’une main experte son répertoire rock blues, laissant à la horde massée devant lui le soin de chanter quelques refrains ici et là.

White remercie la foule et quitte la scène vers 22h30, alors que son spectacle doit se terminer à 23h. La foule n’est pas dupe et réclame un rappel. L’artiste la fait patienter durant de longues minutes, au point de lui faire perdre espoir, puis se lance dans Hardest Button to Button, une autre pièce de The White Stripes. Après une magistrale performance de Would You Fight For My Love, tirée de son dernier album, Lazaretto, Jack White clôt son spectacle avec un vrai de vrai jam de musiciens sur les airs de… Seven Nation Army. Servis, vous dites? (Jeff Yates)

Basia Bulat

Basia Bulat_TimSnow_Osheaga
(Photo: Tim Snow/Evenko)
La foule a mis du temps à se rassembler devant la charmante Basia Bulat, samedi. Pourtant, son folk était toujours aussi captivant, et les spectateurs qui n’ont pas eu peur des nuages chantaient en chœur. Naviguant entre les titres de ses deux albums (Heart of my Own et le récent Tall Tall Shadow), la multi-instrumentiste a démontré son savoir-faire autant à la guitare qu’au clavier, à l’autoharpe et au charango. Elle s’est aussi souvent adressée à la foule en faisant l’effort de parler en français. Charmante Basia, est-ce qu’on l’a déjà dit? Et talentueuse en plus. (Andréanne Chevalier)

Modest Mouse

Osheaga modest mouse
(Photo: Josie Desmarais/Métro)
Isaac Brock et sa bande ont répondu aux attentes des festivaliers dans un concert rock qui revisitait leurs grands succès, principalement ceux de leurs excellents deux derniers albums.

Efficace, le groupe n’a toutefois pas su dompter la foule du début à la fin. Les spectateurs, l’oreille distraite, étaient trop occupés à se prendre en selfie ou à grimper sur les épaules de leurs comparses pour attirer l’attention des caméras. Dévoué, Modest Mouse a toutefois repris la situation en main durant les rassembleuses The World At Large et Float On, ainsi que pendant l’explosive Fire It Up. A contrario, les nouveaux morceaux présentés par la formation n’ont pas suscité tout l’intérêt qu’ils auraient mérité. Dommage, ça fait juste depuis 2007 qu’on attendait ça… (Émilie Bergeron)

Mac DeMarco

Osheaga mac de marco(Photo: Josie Desmarais/Métro)
«Merci d’être venus au show d’OutKast!» a lancé le New-Yorkais d’adoption originaire de la Colombie-Britannique avant de s’exécuter. Malgré l’horaire serré d’Osheaga, Mac et son groupe étaient probablement les musiciens les plus décontractés de la fin de semaine. Sans aucune classe, vêtu d’un chandail délavé, enfilant clope sur clope et rotant dans le micro, le jeune Canadien en lice pour le prix Polaris a charmé son audience par l’univers loufoque de sa pop psychédélique aux accents seventies. (Émilie Bergeron)

Chromeo

Chromeo_crédit Tim Snow_Evenko
(Photo: Tim Snow/Evenko)
«Salut les poussinots!» a déclaré à la foule Dave 1 du duo électrofunk et arabo-juif montréalais Chromeo après une électrisante entrée en matière. Les spectateurs étaient plutôt nombreux, considérant le spectacle «concurrent» et apocalyptique que donnait Skrillex plus loin. «Vous ne vous attendiez pas à un show en anglais, quand même?» a-t-il nargué avant d’enchaîner avec Sexy Socialite du dernier album, White Women. Mais le public était composé d’initiés. Chromeo l’a bien remarqué, le remerciant avec son tout premier tube en carrière, Needy Girl. (Émilie Bergeron)

Jimmy Hunt

Osheaga
(Photo: Josie Desmarais/Métro)
Un des rares artistes d’Osheaga à chanter dans la langue de Molière, Jimmy Hunt, a su rassembler sur la scène intime des Arbres autant d’anglophones que de francophones. Malgré un départ hésitant dû à des problèmes techniques, le Montréalais et son groupe ont rapidement repris le dessus dans un crescendo électrorock envoûtant.

Les sceptiques auront été confondus, hochant de la tête au rythme de la groundée et chargée d’audace Marie-Marthe. Même s’il fallait faire «vite vite vite», Jimmy Hunt s’est laissé aller en finissant par une savoureuse version longue de Christian Bobin. (Émilie Bergeron)

Royal Canoe

Royal Canoe_Osheaga(Photo: Josie Desmarais/Métro)
Malheureusement, le spectacle de nos Winnipégois favoris, Royal Canoe, était un peu perdu, occupant la première plage horaire de la journée et la plus petite scène. Peu importe, le groupe s’en est donné à cœur joie devant une foule assez dense. Comme d’habitude, ce groupe à l’étoile montante a su impressionner par la richesse de son son. À voir la ferveur de certains membres de l’auditoire, le groupe s’est fait bien de nouveaux amis. (Jeff Yates)

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