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Dustin Hoffman a pianoté avec François Girard

TORONTO – Dustin Hoffman dit s’être mesuré au réalisateur québécois François Girard au piano pendant le tournage de leur nouveau film, «Boychoir».

L’acteur oscarisé tient le rôle du chef d’une prestigieuse chorale américaine qui prendra sous son aile un jeune garçon troublé, interprété par Garrett Wareing.

La distribution du film, présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto, inclut également Kathy Bates, Eddie Izzard et Josh Lucas.

Hoffman a étudié le piano classique quand il était enfant et en a joué devant et derrière les caméras pendant le tournage du film de Girard, à qui l’on doit également «Trente-deux films brefs sur Glenn Gould» et «Le violon rouge».

«En ce qui concerne notre pianotage, à François et à moi, j’aurais en fait préféré le faire seul», a-t-il dit à la blague au sujet de leurs séances improvisées au piano.

«Il était occupé à capter les scènes, mais il pianotait aussi, il y avait donc un peu de pianotage compétitif.»

Girard confirme avoir improvisé au piano avec Hoffman, expliquant qu’ils trouvaient l’instrument partout où ils allaient de sorte qu’ils pouvaient s’asseoir au piano à tout moment.

Pourtant, le réalisateur ne savait même pas que Hoffman savait jouer avant de lui offrir le rôle d’un chef de choeur grincheux qui hésite à accepter le jeune garçon dans son institution.

Il affirme que Hoffman et lui souhaitaient collaborer depuis 10 ans et qu’ils avaient tenté de mettre la main sur un scénario en particulier sans succès.

Mais lorsque Girard a présenté à Hoffman le scénario de «Boychoir», signé Ben Ripley, l’acteur et réalisateur lui a demandé: «Pourquoi crois-tu que je sois la bonne personne pour ce rôle?»

Le cinéaste lui a répondu que c’était parce qu’il avait un côté aimable qui permettrait au public d’avoir de la compassion pour ce personnage, malgré son apparente froideur, et de se demander: «Pourquoi est-il si exigent?»

«Ce « pourquoi » était mon fil conducteur, le fil conducteur de l’histoire, explique Girard. Si vous poussez le public à se demander pourquoi, ce « pourquoi » devient l’attrait. Si les gens (…) croient qu’il y a du bon, qu’il y a un coeur qui bat derrière le masque de colère, vous avez un film.»

«Je crois que le côté aimable de Dustin est remarquable et qu’il n’y a pas d’équivalent, ajoute-t-il. Tout autre acteur que j’aurais pu choisir ne serait pas passé de la même façon à l’écran.»

Dans une scène, le personnage de Hoffman joue le célèbre «Prélude en do dièse mineur» de Sergueï Rachmaninov.

L’acteur explique que la scène n’était pas dans le film à l’origine et qu’il l’avait ajoutée lui-même, ayant appris à jouer la pièce à l’âge de 10 ans.

Hoffman s’est malgré tout montré modeste au sujet de ses talents au piano, confiant qu’il aurait voulu être musicien mais qu’il n’avait pas l’oreille et n’avait pas de talent en lecture à vue.

«J’ai de petites mains — et en passant, il n’y a apparemment aucun lien entre la grandeur de vos mains et celle de vos parties intimes, a lancé le renommé blagueur en entrevue. Mais je ne peux atteindre beaucoup plus qu’un octave.»

Lorsqu’on lui a demandé si ce sont ses petites mains qui ont détruit son espoir de faire carrière en musique, il a fait remarquer que deux joueurs de la NBA avaient réussi malgré leurs limites physiques.

«Avez-vous entendu parler de Muggsy Bogues et Spud Webb? Ces deux joueurs de basketball mesuraient 5’4 et je crois que l’un d’entre eux a dit: « Les autres gars ont les airs, mais le sol m’appartient. »»

«Je crois que vous devez avoir l’une des deux qualifications, dont celle d’avoir une très bonne oreille. Des gens peuvent jouer à l’oreille, j’en ai toujours été incapable.»

Le Festival international du film de Toronto se poursuit jusqu’au 14 septembre.

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