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Elephant Song: un duel au sommet

Photo: Les films Séville

Xavier Dolan campe un patient déséquilibré dans le film Elephant Song, de Charles Binamé.

«Un éléphant, ça trompe, ça trompe. Un éléphant, ça trompe énormément.» Cette comptine prend un tout autre sens dans Elephant Song, la transposition cinématographique de la pièce de Nicolas Billon (qui signe le scénario et l’adaptation pour le film).

Alors qu’un éminent psychiatre est porté disparu, le directeur de l’hôpital où il travaille (Bruce Greenwood) interroge Michael (Xavier Dolan), le dernier patient à l’avoir vu. S’ensuit un duel de manipulation du style jeu du chat et de la souris.

Le jeu est d’ailleurs au centre de la performance de Xavier Dolan, qui n’a jamais vu son personnage comme un fou, mais plutôt comme un acteur qui interprète un rôle. Son travail n’était pas tant de puiser au sein de la psychologie de l’être qu’il incarne que de trouver l’émotion juste.

«Je ne sais pas à quel point ces éléments-là, cette recherche-là doivent influencer chaque réplique, chaque scène, chaque regard, confie celui qui semble avoir pris comme modèle le Brad Pitt de 12 Monkeys. Les gens doivent vivre avec qui ils sont et ce qu’ils ont vécu. Mais il y a d’autres choses qui les définissent aussi… Non, je n’ai pas trop voulu jouer le gars qui a été mal aimé par sa mère ou qui a été traumatisé par son père.»

Recourir au créateur de Mommy était une évidence pour Charles Binamé. «Je pense qu’il est né pour faire ce film-là, assure le cinéaste. Voilà un personnage qui en apparence est extrêmement ludique et qui recouvre une réalité beaucoup plus profonde. C’est un illusionniste de talent, magnifiquement baveux et menteur comme il le faut. Xavier est un acteur exceptionnel qui peut rendre tout ça.»

«Je pense que Xavier est né pour faire ce film-là. Voilà un personnage qui en apparence est extrêmement ludique et qui recouvre une réalité beaucoup plus profonde.» – Charles Binamé, réalisateur

Tourné dans la langue de Shakespeare et faisant appel à de nombreux comédiens anglophones réputés (outre Greenwood, Catherine Keener et Carrie-Anne Moss figurent au générique), Elephant Song est d’abord et avant tout un huis clos qui ne renie pas ses origines et qui nécessite un travail sur la mise en scène pour éviter le simple théâtre filmé.

«Il y a des destins croisés: ça, c’est cinématographique pour moi, avoue son réalisateur. À partir du moment où j’ai affaire à des êtres humains qui se débattent dans leur humanité… Ça va dépendre de comment je vais les filmer, de comment je vais m’intéresser à eux, de comment je vais leur permettre d’exister dans notre imaginaire.»

Après le suspense
À l’image d’un Seven ou d’un Usual Suspects, Elephant Song est un drame psychologique dont le dénouement surprenant donne un sens nouveau au récit. Mais une fois qu’on connaît la fin, que reste-t-il au film?

«Le rapport entre les personnages, la manière dont ils essayent de se deviner, la manière dont ils se regardent, la manière dont Michael, la veille de Noël, veut tout faire pour ne pas être seul, explique Xavier Dolan. Je pense qu’il y a plus à Elephant Song que son climax, son punch.»

Elephant Song
En salle dès vendredi

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