Ariane Moffatt sur des airs d’espoir et d’unité

«Ça sera une soirée spéciale», qu’elle a dit, Ariane. Et elle l’a été. «Pour plusieurs raisons!» D’abord parce qu’il s’agissait de son «premier concert de l’été». Puis, du premier depuis qu’elle s’est fait «refaire les yeux au laser», ce qui signifie, a-t-elle spécifié, qu’elle avait une vue vraiment imprenable sur la foule, qui s’étendait à perte de vue sur la place des Festivals.

Et enfin, c’était une soirée particulière, mais pour une raison tragique celle-là, soit l’hommage que l’auteure-compositrice-interprète a rendu aux victimes de la tuerie d’Orlando, à qui elle a dédié ce spectacle des Francos.

Les épaules recouvertes d’un drapeau arc-en-ciel, la musicienne, émue et émouvante, a interprété la tristement de circonstance composition Les tireurs fous, rendant compte de sa «douleur, celle que vous partagez tous». «C’est mon humanité qui est atteinte, mon intimité qui est atteinte aussi», a-t-elle déclaré, lançant un message d’espoir, de possibilité de changer les choses et de vaincre l’homophobie.

Le concert, nimbé par les soignés éclairages d’Alexandre Péloquin, passant de mauves bleutés à des bleus glacés, puis à un jaune soleil, a vu défiler plusieurs morceaux marquants de l’énergique artiste au rire caractéristique. On pense notamment au tube Je veux tout, à la pièce Retourner en moi («Ah! Ça défoule!»), à la reprise d’Imparfait, signée par son «beau-père spirituel» Daniel Bélanger, à une interprétation-surprise de La femme d’or de Gerry Boulet, et, choix peut-être plus étonnant, à In the Air Tonight de Phil Collins.

Entourée de ses acolytes, dont Laurence Lafond-Beaulne, moitié du duo Milk & Bone, au clavier, la star du soir a également convié son ami Koriass à faire un tour de rap sur Mon corps, et des ballons lumineux ont été jetés dans la foule pendant Réverbère. Une soirée spéciale, comme Ariane l’avait promis.