Les médias sociaux à l’arrondissement: deux élus, deux visions

Twitter et Facebook ne sont pas de simples applications de divertissement pour les personnalités politiques. Ce sont de véritables moyens de communication et de gestion politiques pour les élus. C’est un fait, chez les élus municipaux d’Ahuntsic-Cartierville, on est en présence des deux extrémités du spectre. Si le maire Pierre Gagnier est totalement absent des médias sociaux, le conseiller de Bordeaux-Cartierville Harout Chitilian est quant à lui très actif.

«J’écris la majorité de ce que je publie. Je peux dire qu’à peine 20 % des messages sont rédigés  par des attachés politiques», confie M. Chitilian. L’élu local, qui est également vice-président du comité exécutif, responsable de la ville intelligente, est un ingénieur qui a une expérience appréciable en télécommunication, autant dire qu’il est tout à fait adapté à son environnement. «J’utilise plusieurs plateforme, notamment LinkedIn pour ce qui est des communications professionnelles», précise -t-il. D’ailleurs, chez lui, le recours aux médias sociaux peut prendre des formes inattendues.

«Quand la ville a voulu recruter du personnel pour le bureau de la ville intelligente, nous avons publié l’annonce sur LinkedIn, raconte-t-il. Nous n’avons pas eu recours aux médias traditionnels. Nous avons reçu des dizaines d’excellentes candidatures.»

Sa page officielle sur Facebook relaye beaucoup d’informations sur la vie municipale. «Facebook est très utile pour communiquer sur les dossiers locaux de la ville», souligne-t-il. Sa page est très consultée par les près de 2000 abonnés mais on ne trouve rien qui sort de l’ordinaire d’une vie publique. «J’ai un profil privé et j’expose très rarement ma famille», prévient-il.

Privilégier le contact direct
Sur Twitter, M. Chitilian renvoie beaucoup de liens vers des médias notamment hyper locaux ou montréalais. Toutefois, cette présence sur le Web, ne le dispense pas du contact direct avec les citoyens. «Il n’y a pas mieux qu’une franche poignée de main et  une discussion dans une cuisine», fait-il remarquer d’autant que les données de sa circonscription ne plaident pas pour une utilisation exclusif  des réseaux sociaux.

«La population est très peu numérisée, relève-t-il. À peine  15 à 20 % des gens utilisent Twitter et entre 50 et 60 % sont inscrits à Facebook.» Cependant, les médias sociaux se retrouvent dans sa vision politique. «Lors des dernières élections, alors que le taux de participation était relativement faible, j’ai été impressionné par des centaines de messages que j’ai reçu sur Facebook.»

Si un élu lui demandait un conseil sur l’utilisation de ces outils, M. Chitilian souligne qu’il ne faut pas prendre cela à la légère. «Il ne faut pas copier. Comme les habits ou les chaussures qu’on porte, nos profils sur les médias sociaux sont une partie de nous-mêmes. Ils nous révèlent aux autres.»

Pierre Gagnier absent au moment où l’on menait les entrevues n’a pu s’expliquer sur son  absence totale des médias sociaux.