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Nouveau pont Champlain: d’autres coupes d’arbres inquiètent

Photo: Gracieuseté – Thierry Cerpolet

L’intensification des travaux du corridor du nouveau pont Champlain oblige les ouvriers à abattre des arbres qui les gênent. Certains résidents de L’Île-des-Sœurs s’opposent à ces pratiques. TC Media a rencontré deux expertes afin de comprendre l’impact de tels chantiers sur l’écosystème.

La démolition partielle du viaduc de L’Île-des-Sœurs durant le weekend du 3 juin, a entraîné la coupe de plusieurs arbres, dont deux matures à l’entrée de l’île, au grand dam de certains citoyens. «Un des arbres a été carrément arraché par des bulldozers et a été broyé sans aucun respect», indique Thierry Cerpolet.

Signature sur le Saint-Laurent (SSL), le consortium responsable du chantier, assure que la coupe a été réalisée en conformité avec les exigences environnementales comprises dans l’entente de partenariat avec le gouvernement du Canada.

«Notre entente définit clairement la revégétalisation des espaces verts du corridor du projet», explique une chargée de communications de SSL, Annie-Claire Fournier.

L’arrondissement de Verdun confirme que SSL et Infrastructure Canada se sont engagés à replanter plus d’arbres que ceux coupés.

La présidente de L’Action citoyenne de L’Île-des-Sœurs, un regroupement qui se porte à la défense de l’environnement, Lise Baucher-Morency, craint quant à elle pour les oiseaux migrateurs qui séjournent sur l’île.

«La loi 94 est claire, on ne peut faire aucune coupe entre avril et juillet, pour protéger les oiseaux migrateurs. Ils [SSL] savaient qu’ils avaient des travaux à faire, ils étaient prévus. Alors ils devraient faire les travaux en fonction de la loi», affirme-t-elle.

Mme Baucher-Morency croit également que les consultations publiques devraient être plus claires par rapport aux arbres qui se retrouvent sur les sites des travaux.

SSL s’est toutefois assuré de perturber au minimum la faune. «Un expert en environnement doit inspecter l’arbre avant et après la coupe afin de s’assurer qu’il n’y a pas de nid, ce qui a été fait», précise Mme Fournier.

L’avis des experts
Le suivi de la replantation d’arbres sera déterminant pour l’écosystème insulaire selon des experts.

«On est dans un contexte où on n’a pas le choix de perturber des sites pour le bien commun, mais c’est évident que des oiseaux et des plantes vont être affectés. Il faut être exigeant et avoir un bon suivi de la restauration des sites sur 30-40 ans. Trop souvent, les suivis s’effectuent à court terme», croit la chercheuse en écologie des milieux humides  à l’Université de Montréal, Stéphanie Pellerin.

Elle ajoute qu’il est préférable qu’un acteur externe à l’entreprise s’assure que des cibles précises soient atteintes.

Mme Pellerin estime aussi que la replantation ne doit pas trop tarder. «Il peut y avoir de nouvelles espèces qui viennent sur les sites de coupes. Quand une espèce envahit un milieu, ça peut être dangereux pour les autres.»

Elle prend, l’exemple du roseau commun, une espèce exotique envahissante qui a donné beaucoup de maux de tête à certaines municipalités en raison de sa propagation.

Pour la professeure en sciences biologiques à l’UQAM, Tanya Handa, il est important de diversifier les essences d’arbres qui seront replantés afin d’éviter que plusieurs d’entre eux périssent. Elle prend en exemple le frêne, dont l’agrile a décimé une bonne partie de sa population sur l’île de Montréal.

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